Ce rapport rend compte de mon séjour d'un mois dans les locaux de l'agence de développement du Pays de Lorient. J'y ai consigné tout ce que j'ai pu découvrir sur le travail de l'agence, ainsi que sur le Pays de Lorient dont je ne connaissais rien.

Il est disponible en version papier accompagné de ses annexes, ou en version numérique avec divers documents non classés.

QR

n49o7.ovh

Table des matières

Présentation

La rade de Lorient

La rade de Lorient permet un accès à la mer, tout en étant protégée de ses caprices par l'île de Groix. Elle s'est formée à la faveur de deux synclinaux parallèles à la côte, l'un sur terre, l'autre immergé et dont l'île de Groix est le point culminant. C'est le point de jonction entre les côtes rocheuses de Bretagne et les côtes sableuses d'Aquitaine. Les nombreux cours d'eau vallonnant l'arrière-pays finissent leur parcours dans la rade.

Lorient

On pourrait dire que l'histoire de Lorient débute au XVIIe siècle. En 1664, Colbert décide d'installer la Compagnie Française pour le Commerce des Indes Orientales dans la rade, en face de la citadelle de Port-Louis, dans la plaine du Faouédic. Elle en fait sa base quelques années plus tard, et la Marine Royale s'y installe également. Le premier navire fabriqué par la Compagnie des Indes s'appelle le Soleil d'Orient, ou "L'Orient" pour les ouvriers du chantier. Le périmètre du port est fermé par un long mur lui donnant son nom d'Enclot. La paroisse de Lorient est créée en 1709. La Compagnie des Indes périclite mais d'autre compagnies commerciales choisissent Lorient. De plus, le port est inscrit dans le système de voies maritimes mondial. Les bateaux de commerce et les corsaires (équipages mandatés par le Roi pour attaquer les navires ennemis) y font halte. Plusieurs centaines de bateaux y sont construits, tels que La Couronne, La Dévastation ou Le Redoutable. La pêche se développe à la fin du XIXe siècle.

Lorient est donc historiquement liée à la mer, et peut-être plus particulièrement à l'appel du large, au mythe portuaire. C'est une ville d'ouvriers, effectivement administrée par les grandes compagnies jusqu'à une certaine époque, et encore aujourd'hui tributaire de son organisation économique, dépendante d'acteurs importants (DCNS). Les mutations, les extensions et les échecs dans l'activité maritime au cours de l'Histoire ont tous contribué à façonner la ville dans les formes et dans l'esprit. Cette dépendance et l'implication régulière de l'Etat sur les questions de développement font que les pouvoirs locaux ne se sont affirmés qu'à partir des années soixante-dix.

Lorient Agglomération

L'ambition intercommunale de Lorient remonte aux années soixante-dix, avec la création d'un SIVOM à six communes. L'intercommunalité a muté depuis en district urbain puis en communauté d'agglomération, avec trente communes aujourd'hui. L'agglomération compte un peu plus de deux-cent mille habitants. Elle se saisit au fur et à mesure des compétences et affirme de plus en plus son pouvoir. Cependant, certaines compétences lui échapperont encore longtemps : urbanisme, police...

Pays de Lorient

C'est l'un des vingt-et-un Pays qui composent la Bretagne. Les Pays ont été créés par la loi Pasqua (LOADT, 1995) et la loi Voynet (LOADDT, 1999), puis supprimés en 2010. Les Pays existants continuent de fonctionner selon le mode qu'ils ont choisi. Le Pays de Lorient possède un contrat de développement avec la Région, un conseil de développement, un comité de pilotage et une charte.

AudéLor

L'Agence d'Urbanisme et de Développement Economique du Pays de Lorient est une association créée en 2000. Elle est présidée par le président de l'agglomération. Cette dernière en est membre et la finance à 80%. Au départ uniquement destinée à aider les entreprises à s'implanter, elle se dote peu après d'un pôle urbanisme. Elle n'a en réalité aucun rôle opérationel. Elle répond à des commandes des communes et de l'agglomération sur les questions d'aménagement. Ses missions sont donc de réaliser des études, de mettre en place des observatoires, de faire des relevés de données sur le terrain et auprès des entreprises, d'animer les réunions publiques.

Journal

Lundi 5

9:00 12:00Présentation

Rencontre de l’équipe et lecture de quelques documents produits par l’agence. Le dernier SCoT a été approuvé en décembre 2006. Avec l’arrivée de trois nouvelles communes dans l’agglomération, un nouveau SCoT est en préparation. J’assisterai donc aux réunions de travail sur ce sujet, même si la première réunion avec tous les acteurs du SCoT n’est prévue que pour fin janvier.

14:00 17:30Réunion technique sur l’agriculture

Cette réunion a pour but de reprendre ce qui avait été dit lors d’une concertation avec tous les acteurs intéressés : élus, professionnels, habitants... Il faut créer le plan de séance pour la première réunion de la commission de pilotage. La rédaction d’une nouvelle Charte de l’Agriculture et de l’Urbanisme est prévue afin de l'insérer dans le nouveau SCoT. Les opinions sont très nombreuses. Certains problèmes ne relèvent pas de l’agence ou des autres acteurs. Par exemple, des remarques ont été faites sur les compensations foncières des exploitants agricoles, or le processus qui les régit relève de l’Etat. A l’inverse, AudéLor ne doit pas dépasser le cadre fixé par les élus.

17:30 18:00Gilles Poupard

Economiste de formation, responsable des études économiques effectuées par AudéLor pour le compte de l’agglomération ou des entreprises qui souhaitent s’installer en Pays de Lorient. AudéLor est l’une des vingt agences (sur environ cinquante à la FNAU) qui possèdent un pôle d’études économiques. Ses missions sont la mise à disposition d’informations pour étude ou en vue d’une décision (calibrage des zones d'activité, études sur les commerces, la disponibilité des bureaux, études pour le SCoT...). Il a aussi le rôle d’observatoire du tourisme, de l’insertion des jeunes. Contrairement aux cabinets qui se retirent une fois la mission terminée, l’observatoire est un partenariat sur la durée et met continuellement à disposition ses statistiques. AudéLor est financée à 80% par l’agglomération. Les communes participent au financement des commandes. Ce n’est pas un service (l’agence ne compte que trois fonctionnaires). Point apprécié dans le métier : les études révèlent des vérités autrement intangibles.

Mardi 6

9:00 10:45Réunion hebdomadaire

Séance d’information. Synchronisation du calendrier où chacun dit à quelles réunions il va participer. Retours rapides sur les réunions passées, par exemple au sujet d’une étude sur les possibilités de densification dans les zones d'activité. Les comptes-rendus seront distribués par mail. On aborde ensuite les dossiers en cours et à venir. Une étude INSEE intitulée « Forces et faiblesses du pays de Lorient » qui doit établir des statistiques sur huit agglomérations de l’Ouest de poids démographique équivalent, dont Lorient. Un dossier de l’agglomération intitulé « Gestion préventive des emplois » qui vise à calibrer l’offre de formation en fonction des potentiels d’embauche présents et futurs. Le programme « Leader » d’aide aux zones rurales, qui constituent la majeure partie du territoire. La rédaction du rapport d’activité de l’agence pour 2014. Les nouvelles documentations disponibles sont présentées, notamment celle du projet de la butte à Paris, situé derrière la gare Saint-Lazare. Des problèmes de gestion sont soulignés dans les autres équipes (à l’agglomération) et en interne. Le directeur de communication a pris les devants sur le sujet du plan de communication 2015-2016, mais la méthode déplaît. L’agglomération demande à AudéLor une réflexion sur un cadrage stratégique de l’agence mais il faut tout de même procéder dans l’ordre : recenser les problèmes, récolter les avis de tous et trouver ensemble des solutions. Il y a de légers problèmes d’entente entre les directeurs des différents pôles, mais rien d'officiel. Ces problèmes doivent donc être réglés à l'échelle interpersonnelle.

11:00 12:00Réunion sur le budget du Syndicat Mixte du SCoT

Le Syndicat Mixte du SCoT possède des relations de types différents avec les autres organismes. Il est difficile de s’y retrouver dans toutes les conventions pour savoir ce qu’elles couvrent exactement. De plus, il faut se conformer à des exigences au niveau de la comptabilité. Un tableau est distribué avec des parties (fonctionnement, investissement...) et des lignes (location de mobilier, transport, annonces...) et il est parfois difficile de savoir sur quelle ligne mettre les dépenses à venir. Certains achats doivent être passés en investissements afin qu’AudéLor ait le droit d’en profiter après l’approbation su SCoT (par exemple les achats de données).

14:30 15:15Jean-Christophe Dumons

Cartographies et SIG. C'est un poste transversal ni monotone, ni monotâche. Actuellement sur les thématiques de l'eau/assainissement ainsi qu'à l'observatoire des déplacements. Les SIG sont un outil capricieux. Il faut sans cesse retravailler les champs et les formats. Utilisation de Géomédia et QGIS. C'est un outil de calcul qui n'est pas destiné à la production de cartes, sauf en conjonction avec d'autres logiciels comme Illustrator. Les cartes produites répondent à des commandes, servent à informer le public ou les élus avec notamment des cartes statistiques, ou peuvent être intégrées à des documents officiels. Bien que les résultats obtenus avec les SIG soient précis par nature, des documents comme le SCoT interdisent de localiser exactement les préconisations sur le territoire, puisqu'AudéLor n'a pas vocation à s'occuper de l'aspect opérationnel de l'aménagement. Pour cette raison, on utilise plutôt des symboles regroupés autour de pôles et des schémas ou des cartes illustratives. En revanche, les SIG sont indispensables à l'analyse qui conduit aux préconisations. Depuis quelques années, l'INSEE met à disposition des statistiques territoriales à l'aide d'un carroyage multi-scalaire. La base de données cartographique est le mode de stockage standard des données recueillies et produites par l'agence. Ces données permettent aux communes du Pays de Lorient de savoir facilement si elles ont atteint leurs objectifs de développement.

16:30 17:15Martine Lepoittevin

Chargée d'études économiques. Formation en analyse et stratégie de développement économique dans le tiers-monde. Travaille d'abord dans les affaires et le commerce international avant de se spécialiser dans les études économiques. Travaille ensuite sur des projets de grande envergure auprès de la Coopérative Française pour développer des régions en Afrique et au Vietnam. Il s'agit de structurer et développer des régions entières. Sur ces territoires, même les routes changent d'une année à l'autre car les villages sont nomades et la cartographie est difficile. La France cherchant à s'assurer un approvisionnement en coton pour soutenir l'industrie du textile, l'effort d'investissement est fait par des Sociétés Mixtes parfois plus riches que les Etats. Les développeurs procèdent en partant de zéro et tous les aspects du développement sont abordés : alphabétisation, agronomie, routes, dispensaires, eau, information, logistique... Après une dizaine d'années, les sociétés sont privatisées, ce qui engendre un tas d'autres problématiques. A l'issue de ceci, l'analyse économique dans l'aménagement est devenue une spécialité, et AudéLor possède justement un pôle d'études économiques. Au départ, l'observatoire économique ne s'intéressait qu'aux activités majeures, mais aujourd'hui il existe un observatoire des emplois. Une méthodologie a été développée et reprise par l'INSEE pour analyser les emplois dans le secteur maritime. En effet, de nombreuses tendances étaient invisibles statistiquement à cause de codes d'activité flous (par exemple : "Peinture" ne précise pas s'il s'agit de construction navale) ou d'élargissements d'activités (une entreprise propose peu à peu des services dans le secteur maritime). La méthode consiste à reporter sur les statistiques les proportions du chiffre d'affaire des entreprises qui proviennent du secteur maritime. Il y a également une mission en cours sur les formations, dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales (GPECT), dérivée du monde de l'entreprise. Il s'agit d'analyser quelles sont les spécialités du territoire, quels secteurs présentent des manques, et de savoir si les formations disponibles sont en accord avec ceci. L'étude est autant qualitative que quantitative : des interviews avec les employeurs permettent de nuancer les résultats et donnent des pistes. A Lorient, par exemple, le secteur de la santé a été sous-estimé. Les organismes de formation demandent à AudéLor l'approbation de leurs nouveaux cursus, notamment par la formation continue d'initiative locale (FCIL). Points préférés du métier : on est en permanence formé et on découvre un nouveau domaine à chaque étude.

Mercredi 7

9:40 10:00Christine Boissonnot

Chargée d'études économiques. Formation en géographie et aménagement. Huit ans à l'agence d'urbanisme de Mulhouse en cartographie et en missions d'observation. Arrive à Lorient il y a six ans et travaille sur des missions d'observation à nouveau puis évolue vers les études sur les zones d'activité, les commerces ou des thématiques annexes comme l'hôtellerie, le tourisme. Le pôle d'études économiques est sollicité par les communes. Il travaille avec la Chambre de Commerce, particulièrement sur sa mission d'observatoire du commerce. Il entretient également des bases de données, par exemple sur les zones d'activité, mais il est difficile de trouver le temps de se rendre sur terrain et de saisir les résultats avec toutes les autres missions en cours. La charte commerciale sur le point d'être approuvée doit être intégrée au nouveau SCoT. L'ancien SCoT était précurseur en matière de commerce comme l'avait remarqué la Fédération Nationale des Agences d'Urbanisme, mais le nouveau va bien plus loin avec des zonages en périphérie, des seuils de surface commerciale à ne pas dépasser, des interdictions de créer de nouvelles grandes zones commerciales, l'encouragement des communes à définir leurs centralités pour favoriser un commerce de proximité. Il faut noter que le pôle d'études économiques ne se soucie pas du développement économique. Cette mission revient à un pôle spécialisé (au rez-de-chaussée). Les études sur les commerces permettent de montrer aux élus certaines réalités sur lesquelles ils ont parfois leurs propres idées (par exemple : les habitants ont-ils l'habitude de consommer dans leurs communes?)

10:00 18:00Documentation

AudéLor dispose d'une petite bibliothèque avec des ouvrages intéressants ainsi que des revues et de nombreux rapports. J'en ai profité pour me documenter sur la mer, les activités portuaires, et le jargon local (par exemple, à quel organisme se rapporte quel acronyme).

Jeudi 8

9:30 10:00Laurence Debacq

Formation d'urbaniste et cursus géographie et architecture à Brest. Travaille à Nantes et à Strasbourg sur des POS et des SCoT. En 2001, AudéLor devient une agence d'urbanisme, alors qu'elle n'était qu'une agence de développement économique jusqu'ici. Il y a fusion avec l'équipe de l'agglomération chargée du SCoT. Aujourd'hui, animatrice : il s'agit de solliciter les membres du conseil de développement du Pays de Lorient, d'amener du contenu, d'organiser logistiquement des réunions. C'est la loi Voynet qui exige à partir de 1999 la participation de la société civile aux projets de développement des agglomérations et des Pays via les conseils de développement. Celui de Lorient date donc de 2002 et regroupe environ cinquante personnes, dont des acteurs économiques, des associations, certaines structures ainsi que certaines personnes qualifiées. La Bretagne est divisée en 21 Pays possédant chacun un conseil de développement. Toutefois, un pays ne constitue pas une entité politique. Rennes et Brest étant deux métropoles au sens de la loi ALUR, Lorient est la troisième agglomération en taille et il existe un grand nombre de villes moyennes. Quelle organisation pour le territoire? Après l'approbation du SCoT en 2006, peu de commandes sont passées et le conseil de développement et AudéLor décident de travailler sur les sujets qu'ils trouvent importants (auto-saisine). Ces trois dernières années, les thèmes ont été l'économie verte, la culture et l'innovation sociale. Dans les conseils de développement, la qualité du travail vient du côté collectif de la réflexion, et pas forcément de la virtuosité technique de l'un ou l'autre membre. Plus récemment, la question est de savoir comment un citoyen peut participer aux réflexions intercommunales et territoriales. On compte très peu de jeunes dans les conseils de développement car ils sont très mobiles et se projettent difficilement à cinq ou six ans. L'intelligence du territoire développée au conseil de développement n'est pas toujours utilisée par élus.

10:00 12:00Armelle Livory-Moser

Formation de géographie et aménagement à Rennes puis de géographie et architecture à Brest, puis à Tours en paysagisme en alternance avec le festival des parcs et jardins. Le but était de faire le lien entre les professionnels et des collectivités qui n'arrivaient pas toujours à formuler leurs commandes. Travaille à AudéLor en tant que chargée d'études depuis 2000. A l'époque, la reconversion des zones militaro-portuaires (come la base des sous-marins) et la reconduction du SCoT mènent à la création de l'agence d'urbanisme. Le poste consiste en la réalisation de diagnostics, la construction de bases de données, et la traduction spatiale des éléments d'étude. L'agglomération représente un pôle urbain et maritime avec le port de pêche et la rade. En 2007, les cartes de l'IGN n'affichent plus des zones blanches à l'endroit des complexes militaires de Lorient et les élus prennent conscience du changement de leur commune. Les deux-cent hectares comblés sur la rade mutent et aujourd'hui la situation s'est inversée. Le port de pêche et le port de commerce ont été barricadés à la faveur de la réglementation (ISPS) et la ville se réapproprie les parties démilitarisées de sa façade maritime, longue d'environ treize kilomètres. Si bien que le PLU de 2007 pose la question de l'habitat sur le port de commerce. Au final, on reconnaitra que les friches sont normales sur un port, les temps d'intervention n'étant pas les même. L'approche proposée par AudéLor : partir de l'eau et non pas de la terre. Proposition d'un projet de rade puisque celle-ci devient vraiment un espace intercommunal, mais peu d'enthousiasme de la part des interlocuteurs. Ici, l'aménagement est au service de l'économie. Il n'y a pas de vision urbaine englobant le territoire. D'ailleurs, les études menées relèvent en majeure partie du pôle économique et il n'y a aucun architecte au sein de l'agence. L'agglomération possède une direction de l'urbanisme opérationnel et les communes peuvent lui demander de mettre en œuvre des projets urbains, car elles ont conservé pour l'instant la compétence urbanisme. AudéLor ne peut donc pas sortir de son cadre. C'est dommage car l'agglomération approche l'urbanisme opérationnel de manière principalement économique (et financière). La notion de renouvellement urbain ne leur évoque que la requalification de l'habitat, même si certains élus comprennent l'intérêt d'un projet urbain intégrateur, comme le montrent certains projets récents. Pour autant, l'articulation ville-port n'est pas l'unique problématique urbaine de Lorient et d'autres espaces sont appréciés par les habitants et sont tout aussi importants. Il est donc un peu difficile d'être la seule personne de l'agence à avoir cette vision urbaine intégratrice. Participation également aux ateliers de la FNAU dans le club Projet Urbain et Paysage. Lorient est membre fondateur de l'Association Internationale Villes et Ports, qui travaille sur l'acceptation par les citadins des structures portuaires. Les concepts concernent plutôt les grandes installations (Gênes, Dubaï...) mais Lorient commence à développer des idées. Aujourd'hui, AudéLor travaille sur les zones d'activité, dont le port de pêche Keroman, et le port de commerce Kergroise. Le premier relève du domaine public maritime, sur lequel la région est concédant et la chambre de commerce concessionnaire. La structure actuelle du port de commerce Kergroise date des années soixante-dix. Il était desservi par une infrastructure routière assez lourde qui a été réduite depuis afin de dégager le littoral. Aujourd'hui, le plan de prévention des risques technologiques pose la question de la relocalisation des cuves d'hydrocarbures localisées à proximité des habitations et qui stockent une part non négligeable de l'essence et du gasoil utilisé en Bretagne. Le réaménagement de la base des sous-marins a bien fonctionné et appelle à un remaniement du tissu alentour. Des cabinets d'architectes-urbanistes sont consultés sur ce sujet dans le cadre de la gestion intégrée des zones côtières, dont le but est de réunir et faire s'entendre les acteurs portuaires et urbains. De plus, Lorient dispose depuis 2006 du label "Art et Histoire" délivré par le Ministère de la Culture.

14:45 17:30Comité de pilotage des zones d'intérêt communautaire

Ou "Copil". Plusieurs points sont abordés. Il y a tout d'abord une évaluation foncière en cours sur les possibilités d'extensions de certaines zones d'activité. Petit accroc : les services de l'agglomération ont produit des chiffres à des fins financières internes mais les a toutefois présentés. Non seulement ils diffèrent de ceux d'AudéLor (pour des raisons connues, heureusement) mais ce n'est pas le rôle de l'agglomération de présenter des chiffres sur ce sujet.

Au-delà de ce différend qui a pu susciter des propos assez fins politiquement parlant, il en ressort que les entreprises s'implantent à l'Est de l'agglomération, au plus près du marché et des grands axes de communication vers Vannes et Rennes. Il y a également trois projets de nouvelles zones d'activité pour un total de vingt-huit hectares. Sur le sujet de la densification des zones d'activité existantes, AudéLor relève un potentiel maximal de trente-huit hectares, sachant qu'un "élagage" est à faire pour éliminer les fonds de parcelles, les surfaces de forme incongrue, les implantations de trop faible attractivité ou irréalisables techniquement à cause de l'infrastructure (réseaux) ou de l'environnement (ruissellements). Certaines entreprises ne voudront pas vendre tandis que d'autres auront des obligations réglementaires liées à leur activité (zones libres obligatoires autour de certaines cuves).

La densification est plus intéressante que la construction en termes de développement durable. De plus, les espaces abandonnés coûtent de l'argent, ne sont pas entretenus correctement et peuvent présenter des risques. Toutefois, il sera nécessaire d'utiliser une combinaison des deux. D'avis général, il faut commencer ce processus de tri des parcelles disponibles à la densification en développant des typologies et en vérifiant auprès des chargés des plans locaux d'urbanisme que les règlements sont modifiables pour permettre les implantations. C'est d'autant plus urgent que l'agglomération tient son bilan financier au mois de mai 2015 et devra à cette occasion présenter des options à l'Etablissement Public Foncier si elle veut réaliser des achats. Il y a également une estimation des friches à réaliser, pour lesquelles il n'y a pas de gisement, c'est-à-dire pas de base de données prête à être exploitée. Afin d'être dans les délais, il faut procéder à l'envers. Au lieu de recenser toutes les friches sur le territoire, on fixe une quantité à atteindre et on procède à des relevés sur quelques secteurs, puis on réalise des tests qui permettent d'extrapoler sur les autres secteurs. C'est une méthode adaptée car on essaye seulement de faire correspondre une offre à une demande.

Il y a également un projet de création d'un outil informatique qui permettrait de connaître à quelques mois près la disponibilité en surface ainsi que d'un outil qui permettrait le suivi des prospects et de leurs projets. Cela exige une confidentialité au titre du secret des affaires car certaines personnes n'hésitent pas à utiliser leur position au sein des pouvoirs publics pour supprimer des projets concurrents. Ces outils devraient être réalisés avant l'été 2015.

Il existe pour les prospects une procédure d'agrément. AudéLor accueille les prospects et les accompagne dans un processus de validation de leur projet. Le prospect doit être bien informé afin qu'il connaisse ses interlocuteurs et qu'il prenne conscience des temps de démarche et de l'étape à laquelle il est. Il est arrivé qu'un projet échoue car le prospect était convaincu d'avoir l'autorisation alors qu'il n'avait que l'agrément, et qu'il voie son permis de construire lui être refusé, faute d'avoir rempli certaines conditions. Une bonne démarche d'accompagnement doit permettre d'éviter ces situations bêtes. A ce stade de la réunion, un bref repos a permis des échanges hors du cadre de la réunion. Ils étaient à vrai dire incompréhensibles pour moi car ils regorgeaient d'allusions, ce qui met en évidence une sorte de culture commune développée au fil du travail.

Après cette pause, les actualités sur chacune des zones d'activité sont abordées. L'agglomération récupère la gestion des zones lorsque les communes n'arrivent plus à s'en occuper.

  • La zone de Kerpont est sujette à une certaine pression et des options sont attendues. Des éléments de langage doivent être préparés pour le président d'agglomération.
  • A Boul Sapin, le décès d'une grande propriétaire foncière et principale opposante met l'agglomération, et plus particulièrement son personnel chargé des démarches, dans une situation délicate. Le frère de cette dame, très affecté par son décès, en exploite toujours les terres et il est hostile aux projets d'extension.
  • A Mourillon, le foncier est surévalué par la récente découverte de deux sites archéologiques. Il suffit d'attendre car le prix de revente sera de toute façon à la hausse et l'agglomération n'a pas de budget à consacrer à cette zone en 2015.
  • A Keroman, il y avait normalement une restriction pour les entreprises qui voulaient s'implanter de relever du secteur du nautisme. En pratique, toutes sortes de commerces s'y sont installés, profitant de la liberté d'interprétation des termes choisis par l'agglomération. Par exemple, on peut y trouver un cabinet d'architectes d'intérieur ou encore un restaurant, qui prétendent respectivement qu'ils font de l'aménagement de bateaux ou qu'ils font partie intégrante de la culture de la course au large à Lorient. La question est donc d'ouvrir la zone au secteur tertiaire. Il faudra pour ce faire modifier le cahier des charges rattaché à la zone d'aménagement concerté. Il ne reste que 9500m², et l'intérêt d'un projet à l'échelle du port de pêche tout entier est reconnu.
  • A Parco, une mauvaise gestion a entrainé une mise en demeure d'acquisition. Une charpente a été construite mais pas payée. Pour des raisons politiques, le maître d'ouvrage n'en veut plus et cherche maintenant à vendre sa parcelle équipée d'une charpente. Cependant, dans quelques mois cette dernière aura perdu la totalité de sa valeur à cause de son exposition aux intempéries.
  • A Penn Mané, un prospect a été atteint d'un cancer et son projet est donc annulé. Sur certains secteurs, il semble que des personnes cherchent à s'approprier discrètement des terrains. Les pouvoirs publics doivent trouver des moyens de contrôler ces agents. Ils sont dits masqués car, même s'ils se présentent en tant qu'agents immobiliers, on ne sait pas officiellement pour qui ils travaillent. Mais on les appelle les "jaune et bleu", en référence à une certaine entreprise suédoise.

Vendredi 9

9:30 10:00Julie Piloso

Formation d'hydrogéologue puis animatrice durant trois ans d'un groupe de travail avec des élus sur la protection de la ressource en eau à Reims. En pratique, mise en place d'un service de l'eau en partant de zéro. Actuellement chargée d'étude pour le diagnostic initial de capacité d'accueil au niveau de la disponibilité en eau et en assainissement. Il s'agit une exigence de la loi littoral : les SCoT doivent estimer la capacité d'accueil du territoire au regard de l'environnement. C'est un travail de récolte d'information sur trente communes auprès d'acteurs très différents. L'agglomération de Lorient n'est compétente sur les questions d'eau et d'assainissement que depuis 2012, et les services n'ont pas encore tous les renseignements. Le schéma directeur d'assainissement et d'eau est en cours d'élaboration. De plus, certaines communes disposent d'un service différent pour la production d'eau, sa distribution, l'assainissement collectif et l'assainissement non collectif. Il faut donc récupérer tous les rapports auprès des communes et des délégataires. L'étude consiste ensuite à analyser la répartition de la production (eaux de surface ou sous-terraines), repérer les zones de protection et les points noirs concernant le risque de pollution, et établir une cartographie. De plus, il existe un réseau d'échange entre les stations de production ainsi qu'entre les communes à l'intérieur et à l'extérieur du Pays de Lorient, et dont personne n'avait jusqu'ici une image complète. Ces échanges augmentent en été, lorsque le climat est plus sec et la demande en eau plus haute à cause du tourisme. Vient ensuite la phase prospective. Les trois scénarios de croissance démographique sont repris. Au final, une augmentation de 10% de la production serait nécessaire d'ici 2030. Cet objectif devrait facilement être atteint puisque les unités de production ne tournent pas à plein régime et qu'il existe des ressources non exploitées (des forages non équipés). Le règlement impose maintenant un rendement de réseau de 80% pour les collectivités urbaines. En Pays de Lorient, certaines communes sont à 65% tandis que d'autres sont à plus de 90% de rendement de réseau. L'étude comporte également un volet sur la qualité de l'eau. L'état chimique et écologique des masses d'eau doit remplir certains critères. Il est parfois difficile en tant qu'hydrogéologue de travailler dans le contexte de l'aménagement du territoire car les interlocuteurs n'ont pas la culture du chiffre exact et se satisfont d'approximations et de tendances.

16:30 17:30Arnaud Le Montagner

Formation en administration puis rejoint l'institut de préparation à l'administration générale en vue de passer le concours d'attaché territorial. Travaille dans l'intercommunalité de Lorient depuis, surtout au service des instructions de permis de construire. Puis participe à l'élaboration du premier programme local d'habitat. Rejoint AudéLor en 2002 pour mettre en place l'observatoire de l'habitat. Directeur d'études, c'est-à-dire chargé d'études et responsable de l'encadrement de trois personnes. Encadrer, c'est contrôler le travail, orienter ou aider les chargés d'étude, manager en vue d'aboutir à un travail de qualité dans les délais. Il faut parfois redéfinir légèrement les missions. Le directeur d'études réalise donc un accompagnement technique et un encadrement d'équipe. Egalement chef de projet pour le nouveau SCoT, et effectue une mission spécifique dans le cadre de l'élaboration du programme local d'habitat (qui est réalisé par les services de l'agglomération). Egalement animateur de l'observatoire de l'habitat en partenariat avec l'agence départementale d'information sur le logement du Morbihan, ainsi que de l'observatoire de la démographie. Encadre aussi les travaux des autres observatoires. Chef de projet sur la publication Barographe. Le volet habitat du nouveau SCoT devra reprendre les dernières problématiques en la matière. Tout d'abord, l'ancien SCoT datant de 2006 n'est pas conforme au Grenelle Environnement, et l'arrivée de six nouvelles communes nécessite une révision du SCoT. Ces communes rurales demandent une réflexion sur le bâti ancien. Les dynamiques sont différentes aujourd'hui dans l'agglomération. Les objectifs démographiques à vingt ans ont été remplis en huit. Parallèlement, la construction a beaucoup ralenti à cause de la crise. Afin de conserver sa population, Lorient doit construire au minimum cinq-cents cinquante logements par an. La jurisprudence a également évolué depuis, notamment sur l'interprétation de la loi littoral. La connaissance qu'a le Pays de Lorient de lui-même est aussi plus fine, et aujourd'hui les objectifs doivent être territorialisés. Ils ne peuvent plus être de simples cibles quantitatives. La délibération pour la révision du SCoT a eu lieu en octobre 2013 mais il ne s'est rien passé depuis, 2014 étant une année électorale.

Lundi 12

9:45 11:30Réunion avec les services de l'Etat sur la gestion intégrée des zones côtières

Sont présents des représentants de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer ainsi que de la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement. Suite à la directive cadre pour une stratégie pour le milieu marin émanant de l'Europe et datant de 2008, une nouvelle directive de juillet 2014 doit faire l'objet d'une traduction. L'Etat se demande quel mode d'action doit être adopté pour la gestion du territoire maritime.

Par peur de s'imposer et d'être taxé de souverainisme, il a laissé les acteurs de la mer se saisir des problématiques qui étaient les leurs. Au fond, il s'agit de savoir si le littoral correspond à une ligne côtière d'altitude zéro ou si on doit inclure les milieux marins jusqu'à une certaine distance de la côte (et, si oui, à quelle distance). Aujourd'hui, on arrive à un blocage car tout le monde attend une décision de l'Etat. Les projets sont traités au cas-par-cas d'une manière un peu inégalitaire. Or ils sont de plus en plus nombreux et d'une envergure de plus en plus grande. La question du parc éolien flottant possède une grande importance économique en Bretagne. Trois préfets ont déjà saisi le Ministère de l'Environnement afin d'obtenir des précisions sur l'application en mer de la loi littoral. Il y a donc un réel besoin de planification.

Parallèlement, certains territoires se sont déjà dotés d'une gestion intégrée des milieux marins (PACA, Roussillon). L'Etat souhaite donc savoir comment la question est appréhendée en Pays de Lorient. En 1986, la loi stipulait que le domaine public maritime était exclu des collectivités locales. Mais en 2005, la loi sur le développement des territoires ruraux confirme le droit des établissements publics intercommunaux sur la mer. En tous les cas, le processus est déjà lancé. En 2013, un PLU avait été annulé en prévision de la loi ALUR : il ne concernait qu'une partie de la mer, or la loi interdit les PLU partiels. Faut-il placer une zone N sur la mer? La décréter un espace remarquable? C'est le préfet qui détermine jusqu'à quelle distance de la côte la planification s'étend.

Pour l'instant, les concertations menées par AudéLor se sont arrêtées sur une distance de cinquante milles nautiques. C'est un périmètre extrêmement vaste mais, dans la mesure où le volet juridique n'est pas encore en place, cela permet d'avoir une vision globale sur les études qui seront réalisées, ne serait-ce qu'en termes de cartographie. Un document présentant le panorama des acteurs et des enjeux de la mer sera produit par AudéLor mercredi à l'occasion de la réunion du comité de pilotage sur la gestion intégrée des zones côtières.

L'Etat se demande si l'intégration doit se faire dans les documents de planification. Après tout, ils n'ont aucun pouvoir dans certains domaines comme le commerce international. L'intégration doit-elle se faire en coopération ou en compétition avec les territoires alentours? Faut-il un "volet" mer dans le SCoT ou faut-il établir un autre document? Dans le premier cas, les sous-documents inclus dans le SCoT n'ont pas tous la même portée juridique. Dans lequel placer les mesures relatives à la mer? Finalement, commencer par le périmètre n'est-il pas absurde? Tels sont les questionnements de la DREAL dans la transposition de la nouvelle directive en droit interne. La région serait un bon échelon pour l'inter-gestion des territoires mais elle n'en a constitutionnellement pas les moyens pour le moment.

On réalise en entendant les propos de chacun que le volet de la décentralisation en France n'est pas encore fermé, que l'appareil administratif territorial n'a pas encore sa forme définitive. Par exemple, la récente réforme du scrutin, censée renforcer la démocratie, a par effet pervers renforcé les appareils politiques et alourdi le processus décisionnel. Les élus s'exposent continuellement au risque de voir les élus suivants défaire tout ce qu'ils ont fait. Une note sur un éventuel PLU intercommunal à Lorient : de nombreuses communes en voient l'intérêt mais certaines refuseront par principe et la minorité de blocage est facile à atteindre.

14:00 15:00Réunion sur la densification des zones d'activité

AudéLor doit proposer des interventions pour l'EPF au mois de mai. Pour le pôle de développement économique d'AudéLor, c'est intolérable. L'agglomération, en voulant afficher une politique de densification, bloque des surfaces qui pourraient être commercialisées immédiatement. Résultat, il y a pénurie et des projets parfois structurants n'aboutissent pas. Le responsable du pôle de développement décide donc d'abandonner le dossier et quitte la réunion.

On procède tout de même à un classement des zones recensées selon leur viabilité et leur intérêt stratégique. C'est très rapide car les personnes ayant fait le recensement, seules présentes, connaissent bien les parcelles.

En fait, la frustration vient de la lenteur de l'agglomération. Le monde professionnel avance vite. Certaines des zones qui avaient été recensées en début d'étude ont déjà été vendues. Au mois de mai, d'autres l'auront été. Il semble un peu maladroit de la part de l'agglomération de vouloir prendre le dessus sur ces processus spontanés. Pour autant, le pôle économique ne peut pas recommander aux porteurs de projet des parcelles recensées dans le cadre de cette étude car ce serait prendre de vitesse l'agglomération, alors qu'elle finance l'étude.

Mardi 13

9:00 12:45Rédaction du rapport de stage

13:30 16:00Lecture

Documentation sur le paysage et la nourriture, sur l'histoire de Lorient, sur ses ports, son industrie et ses monuments, et notamment ceux de Keroman comme la Glacière.

16:00 17:30Recherche

Recherche de méthodes modernes de publication pour le rapport de stage. Après quoi j'ai quitté le bureau car j'étais seul dans le bâtiment et j'avais peur d'y être enfermé, ce qui est possible en période de vœux, m'a-t-on prévenu.

Mercredi 14

9:00 12:00Documentation

Nouvel emploi du temps pour les deux semaines à venir (interviews et réunions). Rédaction du rapport. Dans les autres bureaux, on prépare la réunion de cet après-midi au siège de l'agglomération.

14:00 17:00Comité de pilotage sur la gestion intégrée des zones côtières

Ou Copil GIZC pour les initiés. Nous arrivons avec quarante minutes d'avance et heureusement car le système de vidéo-projection ne fonctionne pas. Ni projecteur, ni écran. Et le carton avec les documents à faire passer est resté à l'agence. Après avoir réglé tous ces problèmes, nous attendons encore des élus, qui sont toujours les derniers à arriver, paraît-il. L'un d'eux demande ce qu'on fait là. Il s'agit d'une réinstallation du comité afin de maintenir la dynamique. AudéLor présente les comptes-rendus des ateliers qui ont eu lieu l'année dernière avec les acteurs (environ 70) sur les problématiques maritimes. Plutôt que de produire un diagnostic, AudéLor a préféré consulter un maximum d'acteurs et se faire croiser leurs avis. Stratégie Mer et Littoral (SML), une équipe d'experts nationaux, présente un premier travail d'analyse sur le territoire du Pays de Lorient.

Cette année doit voir la création d'un projet d'aménagement et de développement durable (qui est aussi une vision politique). L'Etat, la région et l'agglomération sont représentés et co-auteurs de la démarche. La GIZC a été initiée par l'Europe et a bien été appliquée au niveau national puisque presque tous les territoires ont pris des initiatives. En Pays de Lorient, l'approche est très globale, ce qui permet d'englober beaucoup de problématiques. Le challenge est de faire se croiser tous les regards. Une bonne chose : sur le sujet maritime, les acteurs sont déjà mobilisés. L'Etat et la région terminent leur suivi de la GIZC en Pays de Lorient en juin. De leur point de vue, le littoral et l'hinterland partagent des enjeux et c'est pour cette raison que la GIZC doit être intégrée au SCoT.

Les ateliers ont abouti à des grilles AFOM (SWOT en anglais) sur six thèmes. Les grilles complètes sont dans le document distribué mais les points essentiels sont repris à l'oral. Il y a quelques réactions. Sur l'eau, le problème de la qualité est à traiter en amont (au sens hydrographique). Les acteurs de la mer présents ne se sentent pas concernés tant que le monde agricole n'a pas fait l'effort qu'on attend de lui (azote, polluants). Pour autant, il est nécessaire d'avoir des objectifs partagés. Une remarque du représentant de la DCNS : il ne faut pas négliger l'international dans la vision des problématiques. Lorient est plus proche de l'Angleterre que de Paris. De part et d'autre, les acteurs déplorent le millefeuille règlementaire et demandent une gouvernance. Observation de la DDTM : les acteurs réunis produisent de la gouvernance, inutile de rajouter une couche au-dessus.

La présentation du groupement d'experts SML suscite des réactions bien plus vives. Il y a d'abord explication de la méthodologie. Le paradigme a changé. Avant, le territoire voyait la mer à travers le port; plus récemment, à travers les acteurs maritimes. Aujourd'hui, le territoire est à même de prendre des bouts de mer et de les intégrer. Contrairement à la plupart des villes-ports, Lorient est liée avant tout aux ressources lointaines (Compagnie des Indes). Ce sont ces ressources qui peuvent faire partie du territoire. L'analyse a concerné quatorze thèmes, dont deux sont présentés succinctement : le transport maritime et la pêche. Aujourd'hui, Lorient n'est pas un port continental (il est trop "loin" du continent) mais régional (au sens de la région géographique). C'est une plateforme logistique. Les marchandises sont de faible valeur (vrac) et il n'y pas ou peu de transformation sur place, ce qui ne leur ajoute pas de valeur. Il n'y a pas non plus de consommation sur place. Les experts concluent donc que le transport maritime n'est pas lié à la "maritimité" à Lorient. En somme, ce n'est pas une activité naturellement inhérente au territoire. Ce dernier n'a donc pas de levier. La présence de l'activité de transport maritime à Lorient aujourd'hui ne dépend que d'aléas externes. C'est un point essentiel qui ne sera pas compris et qui mènera à l'accrochage.

Sur la pêche, activité historique de Lorient, le constat était également décapant. C'est ce qui n'a pas plu aux élus, ainsi qu'à plusieurs acteurs présents. Il a été soutenu que la pêche faisait partie du patrimoine lorientais, et qu'il était absurde de remettre en cause l'évidence stratégique de l'activité. L'un des élus, vice-président de l'agglomération était anciennement président de Scapêche, la plus grosse entreprise de pêche industrielle à Lorient. Pour lui, il était stupide de faire la distinction entre pêche de haut fond et pêche côtière. Outre le constat de ce diagnostic qui était présenté (de manière superficielle), il est même allé jusqu'à contester les chiffres. A ce stade, il faut mentionner qu'une association nommée Blue Fish, créée en 2013 et soutenue par des fonds publics, fait à Bruxelles du lobbying pour préserver la pêche de haut fond à Lorient. Or c'est ce qui illustre justement l'avis des experts. L'existence même de cette activité dépend de facteurs externes, en l'occurrence l'Europe, et de facteur politiques, en l'occurrence Blue Fish. L'enjeu n'est donc pas à proprement parler "maritime" pour Lorient. Les élus ne l'ont pas entendu de cette oreille et ont refusé toute remise en cause de la pêche industrielle. Le président de l'agglomération a fini par demander textuellement à quoi servait une équipe d'experts.

La posture de SML est délicate à expliquer et c'est sans doute à cette étape que le problème s'est créé. Par ailleurs certaines remarques plus légitimes (à mon avis) ont été relevées. D'une part, que certains documents ayant servi à l'analyse n'étaient peut-être pas très récents ou suffisamment complets. D'autre part, qu'une approche déconnectée, par les chiffres, ne favorisait pas une vision systémique des enjeux. Les activités sont toutes liées entre elles. De plus, il y a une culture, un capital humain... Si la pêche industrielle n'est pas maritime, le savoir-faire (qui permet la logistique) l'est bel et bien.

Bref, la suite du travail comprendra au cours de l'année l'élaboration de trois scénarios dans lesquels les décideurs pourront piocher des éléments (au premier semestre), et du choix d'un plan d'action (second semestre).

17:00 18:00Débriefing à chaud

Tout d'abord, on reconnait que des données étaient peut-être un peu anciennes. Mais l'analyse était valide. C'est important car l'un des élus a affirmé avoir des valeurs inversées concernant la pêche de haut fond et la pêche côtière. Les élus n'ont manifestement pas compris ni le rôle de SML, ni leur méthodologie, ni l'intérêt de faire appel à eux. On reconnaît un côté volontaire et provocateur dans le choix des thématiques présentées. Fait grave : la région ne s'est pas prononcée en fin de réunion, alors que le projet de GIZC du Pays de Lorient était lauréat. Par ailleurs, aucune des personnes ayant eu en main les documents en amont de la réunion n'a fait part de remarques. Ici, l'enchevêtrement de sociétés d'économie mixte est immense. La gestion des affaires économiques s'est faite à Lorient de cette manière depuis le début du XXe siècle. Il faut organiser un rendez-vous avec AudéLor, le groupe d'experts et les élus afin de recrédibiliser le constat stratégique et renouer la confiance.

Jeudi 15

9:00 10:00Discussion sur la réunion de la veille

10:00 12:15Réunion du comité de pilotage sur l'îlot S de Keroman

Présence de Kern Architectes Associés (de Marseille), de Coudriet Architecte (de Lorient), d'AudéLor, des services de l'urbanisme et du tourisme de l'agglomération, et des représentants des activités de pêche et de course au large sur Keroman. Il s'agit de concevoir un projet de rénovation des formes urbaines sur la pointe de Keroman, incluant la base des sous-marins.

Les atouts de la zone sont ses qualités paysagère et patrimoniale, la réussite de sa reconversion économique, et l'attractivité permanente de la course au large. Le cabinet d'architecture fait remarquer la géométrie variable de la rade, et l'immensité des structures militaires. Celles-ci sont hors-échelles spatiale et temporelle. Les blocs K1, K2 et K3 constituent par leur taille et leur solidité des éléments géographiques. Ce sont à la fois des ruines et des collines.

En se promenant sur le port, les impressions sont multiples et désordonnées : c'est le chaos. Les usages sont discontinus. Les pratiques et les formes ne collent pas. Le port est un gigantesque système de transfert de charges : à Keroman ce ne sont pas les marchandises mais les bateaux eux-mêmes que l'on doit mettre à l'eau, réparer... Malgré l'ouverture après la relocalisation de la Marine, une dichotomie persiste. L'espace est bicéphale, et la circulation est une problématique majeure. La zone reçoit deux-cent-mille visiteurs par an. Cette simple activité touristique de proximité doit se superposer avec le nautisme, la course, la pêche (y compris la pêche à la ligne, dont les pratiquants ne sont pas toujours faciles à vivre), les activités économiques qui ont investi le bloc K3. L'agglomération a d'ailleurs déjà engagé plusieurs projets sur ce secteur. Il y a grand un besoin d'espace au sol pour le stockage et la réparation des bateaux de course. Le pôle de course de Lorient a déjà attiré quatre-vingt bateaux et espère en attirer cinquante autres. En revanche, il faut une consolidation au niveau des services et des infrastructures : les moyens de mise à l'eau relèvent parfois du bricolage et les équipages professionnels s'entassent dans les bâtiments. Le bloc K3, situé tout à la pointe, est peut-être l'élément le plus crucial du secteur. Hélas, il est déjà rempli d'entreprises et des parties du toit s'écroulent régulièrement. Les coûts d'entretien sont déjà si élevés qu'un projet autre qu'un petit aménagement extérieur est impossible à conduire pour l'agglomération à cet endroit.

Il va donc s'agir d'ordonner, en commençant par les usages et en séparant les flux, d'installer une transversalité, de s'approprier les blocs. Toutefois, la zone portuaire est par nature sujette aux changements et il ne faut surtout pas s'enfermer dans des aménagements rigides. Il faudra une écriture architecturale simple, industrielle, de bâtiments modulables et mutualisables. Des avis ont déjà été récoltés auprès des acteurs intéressés (dont ceux présents). Pour la suite du travail, les architectes vont recevoir les demandes en surface et en volume à dévouer à chaque activité et commencer à chercher des solutions aux demandes programmatiques.

12:45 15:00Documentation

Documentation sur l'habitat et le logement contemporains, sur les solutions architecturales, sur le point de vue des opérateurs.

15:00 17:00Rédaction du rapport et documentation web

17:00 18:00Lecture

Palmarès des jeunes urbanistes 2007 (dont BazarUrbain).

Vendredi 16

9:00 9:30Lecture

9:30 11:45Projet d'observatoire Bretagne Sud

En partenariat avec VIPE, l'agence de développement de Vannes, ce projet vise à partager les données sur plusieurs domaines d'aménagement et à produire une publication trimestrielle sur la Bretagne Sud. On évoque les remous politiques. Avec les nouveaux scrutins, il n'y a plus de vice-présidence dans les communes. A Quimper, le nouveau maire a fait recommencer le projet de transport collectif en site propre depuis le début et, par voie de conséquence, celui du pôle d'échange multimodal aussi. Il a supprimé plusieurs subventions culturelles et cherche plutôt à renforcer le technopole. Dans une autre commune, le maire a voulu prendre en main le développement économique et a engagé deux personnes pour travailler sur ces questions. Ce genre d'élan ambitieux est fréquent dans les petites communes mais ces histoires se soldent toujours par un échec, et finalement à une résignation de la commune à confier son développement à l'échelon supérieur. De son côté, AudéLor apprécie de ne pas faire partie des services de l'agglomération, car cela permet d'échapper à ces revirements.

L'agence VIPE travaille sur cinq EPCI. Ces dernières auront sûrement toutes fusionné d'ici dix ans. La presqu'île de Rhuys annonce vouloir intégrer l'agglomération d'ici deux ans. Actuellement, l'agence reprend son rôle de développeur économique. Ils ont engagé un prospecteur pour attirer les entreprises et mettre en place une sorte de veille. Il y a donc un plan marketing à créer. Cette restructuration est le fruit d'un travail de trois ans. Le conseil d'administration compte vingt patrons (dont six de la CCI) et dix élus. Les élus se plaignent de payer pour exaucer les souhaits des patrons. Afin de replacer les pouvoirs publics en position de force, il faudrait intégrer au conseil d'administration les quatre communes qui font déjà partie de l'agence, tout en retirant quatre places aux patrons afin de maintenir un nombre maximal de trente personnes.

La dernière commande de VIPE est la mise en place de deux tableaux de bord séparés : un pour le Pays de Vannes et un reprenant les données de chaque EPCI individuellement, concernant leurs données économiques. AudéLor devant elle-même mettre en place des outils similaires, c'est l'occasion de partager le travail et les données. Il y a donc d'abord un état des lieux des données récupérées par chaque agence. La FNAU permet d'obtenir des données exclusives, de la part notamment de l'URSAFF. Surprise, la CCI affirme donner des chiffres à AudéLor pour l'observatoire des bureaux alors qu'en réalité elle n'est même pas associée sur ce projet. AudéLor réalise également un travail d'enquête pour les publications annuelles, un travail qualitatif. De nombreuses structures entretiennent avec elle une relation de confiance et n'hésitent pas à lui ouvrir leurs cahiers pour les besoins de l'enquête. C'est un privilège qui permet à AudéLor de créer la donnée lorsqu'elle ne peut pas être minée. VIPE n'a pas encore mis en place de système d'information géographique.

- C'est ça qu'il vous faut pour cartonner auprès des EPCI!
- Mais ça coûte combien?
Pour les territoires de Bretagne, c'est aussi un enjeu de visibilité. Le SIG facilite grandement le marketing territorial.

A Vannes, personne ne sait combien il y a de bureaux disponibles. Selon à qui on demande, on obtient une réponse située entre cinq mille et trente mille mètres carrés. Lorient est en excédent, c'est-à-dire que l'offre est supérieure à deux fois le volume des transactions annuelles. Fait intéressant, la suroffre concerne surtout les anciens locaux. Les entreprises qui y travaillaient ont simplement déménagé vers les nouveaux bureaux. L'agglomération de Vannes est très structurée et le comptage devrait être rapide. Il suffira de s'adresser à quelques très gros investisseurs pour connaître la majorité du parc. En revanche, la circulation est si problématique en l'état qu'elle fait fuir les entreprises. Les EPCI ne possèdent pas de culture économique en Pays de Vannes. En plus de la mission d'information et de prévision, il y a donc un travail de pédagogie à réaliser. Il faudra présenter le projet d'observatoire Bretagne Sud aux élus en mettant l'accent sur la mutualisation. Il ne faut pas donner l'impression qu'il s'agit d'une énième structure à financer.

Les élus sont souvent demandeurs du nombre d'offres non pourvues produit par Pôle Emploi. Il s'agit du nombre de postes qui n'ont pas été remplis, que les élus utilisent pour estimer l'attractivité de leur territoire. En fait, ce chiffre ne représente que très mal la réalité. Il inclut un certain nombre de postes mal payés, qui sont parfois pourvus pour quelques semaines seulement (ou jamais). Il ne s'agit donc pas du nombre d'emplois stables disponibles. On peut toutefois utiliser ce chiffre comme indicateur de tension, mais seulement à une échelle assez large.

La discussion s'oriente sur la stratégie. Pour être attractif économiquement, il faut se concentrer sur les forces existantes et éviter de saupoudrer les ressources sur tous les secteurs d'activité. Les points forts de Vannes sont l'édition de logiciels, la biotech agro-marine... Le problème est simplement la taille. Par rapport aux territoires alentours, il n'y a pas à rougir. Mais par rapport à Rennes ou Brest, Vannes est un nain. De plus grosses entreprises auront plus de clients, ce qui favorisera le déplacement des travailleurs. Il y a également quelque chose à changer au niveau de l'aide aux entreprises en difficulté. En mettant en place une structure d'aide et de conseil, VIPE pourrait avoir un rôle plus actif et pourrait peut-être faire baisser le taux de défaillance.

Pour les publications, il faudra en concevoir une qui sera trimestrielle, mais pour l'instant il faut déjà prouver l'intérêt de la démarche et si possible impressionner. Après la première note sur les bureaux, il suffira de publier une note de conjoncture. Le renouvellement des conventions pour l'obtention de données est l'occasion de mettre en place la collaboration. VIPE obtient des données de la MSA qu'elle partagera avec AudéLor. Celle-ci fera de même avec les données qu'elle obtient de la direction générale des finances publiques sur le chiffre d'affaire des entreprises du Morbihan. La VIPE doit également produire une étude sur le tourisme mais les quatre groupes de travail se sont engagés sur des délais trop courts (le mois de mars). AudéLor pourrait fournir à VIPE des chiffres afin de publier dans les délais une note de travail correcte. Il n'y aura pas de temps pour les investigations.

11:45 14:00Lecture

14:00 15:00Préparation des convocations pour le SCoT

Préparation d'une lettre à destination des communes en présence du vice-président du SCoT. Elle devra recevoir sa signature après approbation du président. Les maires sont invités à faire remonter leurs attentes et leurs difficultés. Il faudra ensuite leur faire savoir si le SCoT recouvre ces problématiques ou s'ils doivent trouver des solutions ailleurs. Cela afin que lors des réunions tous soient en phase sur les buts du SCoT. Il est toujours difficile de trouver des gens pour faire le tour des communes pour recueillir les avis. Les délais sont très courts. Les courriers informant les membres des commissions de la toute prochaine réunion plénière du 28 janvier sont partis de l'agence avec un peu de retard car la tâche ne lui avait pas été clairement attribuée. Ils attendent actuellement la signature du président de l'agglomération et devraient être envoyés lundi. C'est acceptable dans la mesure où il n'y a pas de documents à étudier avant la réunion.

Il y a trois commissions de trente-quatre personnes. Le travail de chaque commission sera réparti sur trois séances, ce qui devrait permettre de traiter tous les thèmes. Le vice-président du SCoT animera la plénière à laquelle il faudra également présenter le calendrier. AudéLor lui rédigera une petite note qui servira de fil conducteur.

Par ailleurs, le budget prévisionnel du syndicat mixte du SCoT sera établi bientôt. Il faut attendre l'approbation du budget de l'agglomération car celui-ci décidera du montant alloué au SCoT. Les dotations sont en baisse et les nouvelles études que le syndicat mixte veut commander coûtent très cher : il y a entre autres une étude sur les déplacements à trente mille euros et une étude paysagère à quatre-vingt-dix mille euros. Toutes les décisions d'ordre financier se font en aval de la stratégie de l'EPF. Par exemple, afin de limiter l'extension urbaine, l'EPF a décidé qu'il n'y aurait pas de portage foncier pour les zones d'activité s'il ne s'agissait pas de renouvellement, et il fera probablement de même pour les logements. L'agglomération doit donc adapter sa stratégie à son tour en fonction de ces politiques.

15:00 18:00Recherches

Lecture et recherche web sur des termes entendus en réunion, et sur une méthode de publication basée sur les technologies web.

Mardi 20

9:30 18:00Rédaction du rapport sous forme web

Mercredi 21

9:00 11:45Présentation des résultats de l'étude sur l'agriculture

Le comité de pilotage est reporté car la chargée d'étude est en arrêt maladie et les invitations ne sont pas parties. Le territoire a été partagé en secteurs selon les enjeux. Les avis ont été récoltés auprès des maires et de la chambre de l'agriculture. Environ huit agriculteurs par secteur ont participé aux séances. Le diagnostic inclut l'identification d'outils dans l'optique de réactualiser la charte de l'agriculture mais aussi dans le cadre du programme Leader. Les retours des séances sont très positifs. La chambre de l'agriculture est contente d'être associée à l'étude, d'autant qu'elle ne représente pas un secteur d'activité économique anodin. Les agriculteurs sont satisfaits du diagnostic. Ils comprennent les besoins de l'agglomération et se préoccupent de leur avenir foncier. Il y a quelques inquiétudes sur les extensions de certaines zones d'activité, et une demande d'un accès plus facile aux compensations foncières. Les communes ont tendance à voir l'agriculture comme quelque chose qui fonctionne tout seul. Elles ne pensent pas qu'il peut y avoir besoin d'aides. Il y a eu consensus sur les problématiques des fonds de vallée et sur l'installation. Plusieurs maires sont des agriculteurs et ils feront pour la suite des interlocuteurs exigeants.

Reste la question politique. Pour l'agglomération, il s'agit simplement d'identifier les secteurs stratégiques. Mais le SCoT permet de soutenir l'agriculture bien au-delà des possibilités des zones A d'un PLU. Toutefois, il ne permet pas de protéger tous les représentants individuellement. Il est essentiel de faire comprendre que ce n'est pas un outil de résolution des problèmes. Mais il serait délicat vis-à-vis de la profession de partager le territoire en deux groupes "protégé" et "zone A", comme à Nantes. Ce serait perçu comme injuste. Il y a deux types d'agriculture en Pays de Lorient. Au Nord, une agriculture intensive exportatrice qui est par nature en concurrence avec la ville : toutes deux ont besoin de place. Au Sud, une agriculture locale qui fonctionne bien avec la ville qui constitue sa base de clientèle. La seconde est moins performante mais elle génère aussi des services.

Il y a un projet de convention avec la SAFER. De son côté l'EPF participera sur certaines problématiques comme les zones humides et les compensations foncières, mais ce n'est pas sa priorité. Le diagnostic est satisfaisant pour tous les acteurs participants et on regrette que ce travail n'ait pas été fait en amont du programme Leader. Maintenant, la plupart des leviers pour agir relèvent de la profession elle-même. Le pouvoir des communes sur ces questions est assez limité. Certains dispositifs ont déjà été mis en place. Sur les installations, il existe un outil nommé PILOT mis en place par le département du Morbihan. Quelques pistes d'action : installation d'agricultures biologiques dans les zones de captage, contractualisation sur l'espace public, meilleure gestion des forêts, réutilisation des déchets de terre des chantiers pour renforcer les talus. Le bois est l'énergie principale en Bretagne, même si les installations marémotrices ont un bel avenir. Les actions proposées pendant les séances sont toutes passées en revue à la demande de l'élu.

Il y a une grande différence entre la perception des urbains de l'agriculture et la vision des professionnels sur leur métier. Les professionnels se voient mal attribuer une image, des exigences voire des prescriptions, des jugements de valeur. L'agglomération doit faire preuve de tact. Elle peut parler de circuit court mais elle doit en même temps montrer qu'elle connaît l'agriculture intensive et ses besoins, et qu'elle ne la met pas de côté. Anecdote : un exploitant s'est fait reprocher par des promeneurs de passer avec son tracteur sur un chemin de terre, alors que celui-ci lui appartenait.

La proposition de l'association militante Terre de Lien : créer une AMAP pour mettre en place un circuit court, voire créer un GFA dans lequel les consommateurs peuvent devenir partiellement propriétaires. Il y a une analyse de risque à faire. L'agriculture intensive est en concurrence à l'international, scène sur laquelle la Bretagne ne pèse pas grand-chose du point de vue des exportations. De même, la production de porc est à la merci de la Russie, principal importateur qui pourrait se retirer à tout moment. Au-delà du parti pris entre l'une ou l'autre agriculture, l'agglomération fournira des appuis là où elle le pourra. Par ailleurs, bio ne veut pas forcément dire circuit court, et vice versa.

Aujourd'hui, les professionnels voient les limites de l'expansion des exploitations. Ils préfèrent rester à une taille familiale et avoir une charge de travail moindre. C'est un exemple de cas où les objectifs ne sont pas les mêmes mais vont dans le même sens. Il y a sans doute une mise en commun à faire entre cette étude et celle sur les zones d'activité. Le SCoT ne concernera pas que l'agriculture et d'autres facteurs seront pris en compte avant de décider d'une orientation pour ce secteur. La loi littoral permet de réassigner les bâtiments agricoles sur le littoral (conchyliculture) mais le PLU peut l'interdire. De plus il y a obligation de zoner en A ou N s'il n'y a pas de continuité (sauf patrimoine). C'est une contradiction entre loi littoral et code rural. A Groix, toute l'île est considérée comme zone littorale et cela pose des problèmes pour l'activité d'élevage d'ormeaux.

La loi ALUR interdit des extensions dans les hameaux. Pourtant, ces derniers ne relèvent pas d'un mitage. Il s'agit bel et bien de la forme historique de l'habitat en Bretagne. Ce blocage pose des problèmes identitaires et pratiques car les hameaux fonctionnent avec les terres qui les entourent. Il faut pouvoir agrandir les bâtiments pour accueillir une famille agrandie ou de nouvelles activités. La loi ALUR permet de définir des secteurs de taille et de capacité d'accueil limitées dans le PLU, mais les notions de capacité limitée et d'extension limitée sont encore à définir. La question mérite d'être creusée, d'autant qu'il existe un inventaire du patrimoine de proximité et de l'habitat réalisé avec la méthode très exhaustive de l'Etat qui inclut même le mobilier. Avec la décentralisation, le financement des inventaires par les pouvoirs locaux doit être réclamé par les schémas d'aménagement.

Après quelques précisions sur les notions d'aire et d'unité urbaines, l'étude est jugée très satisfaisante. Le découpage en secteurs est pertinent mais ne saurait servir de base à des déclinaisons d'actions. Les outils sont les même sur tout le territoire. Ce sera aux micro-localités de saisir l'opportunité de mettre en place les actions qui leur semblent adéquates.

12:00 17:00Sortie de terrain

Le directeur du pôle aménagement a eu la gentillesse de me guider sur un tour du Pays de Lorient. J'ai pu me rendre compte de l'échelle des projets et des enjeux dont j'avais entendu parler.

Lundi 26

9:00 18:00Lecture, rédaction du rapport

Récupération d'images et de fonds de cartes.

Mardi 27

9:00 10:45Réunion hebdomadaire

Présentation du logiciel de gestion électronique de documents Novaxel. L'objectif est d'archiver tout le courrier entrant et sortant, ainsi que les emails importants. Un workflow reste à mettre en place. Par ailleurs, à partir d'aujourd'hui, toutes les demandes de congés sont déposées et gérées avec Novaxel.

Retour sur le deuxième copil GIZC. Le travail "Regard d'Acteurs" sera sans doute présenté à toute l'équipe d'AudéLor dans les semaines à venir. On peut voir deux facettes au bilan. Les élus étaient mécontents mais ils ont compris que la GIZC était une affaire politique et pas seulement technique. Pour sûr, ils suivront avec attention les prochaines publications. Le choix d'une activité sujette à polémique comme la pêche a permis de démontrer l'intérêt de la démarche complémentaire d'AudéLor et du groupe Stratégie Mer et Littoral. Mais même pour les personnes présentes, la notion de territorialité des enjeux n'est pas forcément évidente. Pour rappel, il s'agit de savoir si le territoire possède un levier sur tel ou tel enjeu maritime. L'exemple de la pêche est très illustratif. Dès lors que 80% du poisson arrive par camion au port de pêche, peut-on dire que la pêche est un enjeu maritime pour Lorient? C'est ce que l'on cherche à savoir dans le cadre du projet de GIZC. On peut aller plus loin : tel secteur tient-il de l'atout territorial ou ses activités peuvent-elles se relocaliser ailleurs? Dans le second cas, est-il "sage" de mobiliser des fonds publics pour soutenir ce secteur? La question est potentiellement vexante pour les élus, bien sûr, qui doivent assumer leurs choix en matière de développement économique. Fait amusant, l'Europe a mis en place des restrictions sur la pêche au bar le lundi suivant ce Copil.

Sur la densification des zones d'activité, présentation de l'avancée des travaux. En tenant compte de l'attractivité pour les entreprises, en majeure partie liée à la localisation, on retient vingt-neuf hectares des trente-huit d'origine. Présentation du projet d'atlas des friches, bâties ou non, industrielles ou urbaines. AudéLor demandera des subventions pour ce projet auprès de l'ADEME et de l'EPF. L'atlas sera à la fois un outil opérationnel et pédagogique. Il faudra d'ici mai ou juin avoir une image assez précise des friches pour savoir quelles études de cas réaliser par la suite. Proposition d'un atlas général, ou plutôt d'un référentiel foncier. Son intérêt en interne est admis, mais en pratique il faut de toute façon produire des atlas, c'est-à-dire des recueils de cartes vulgarisées, pour chaque audience. Tout dépend à qui on s'adresse (élus, opérateurs...). Un rafraîchissement du schéma directeur des zones d'activités est également prêt à être lancé. Il faut simplement attendre confirmation d'un élu.

On annonce ensuite les réunions à venir pour la fin du mois et le mois prochain. Enfin, le conseil de développement doit être réinstauré. Auparavant, AudéLor avait un rôle de coordinatrice. A l'avenir, elle aura une structure en face d'elle. Le conseil formera une association et AudéLor sera animatrice.

10:45 12:15Présentation de l'étude sur l'eau

Il y a quatre syndicats de bassin versant et quatre syndicats de schéma directeur de gestion des eaux. Le Pays de Lorient est recouvert à 80% par les bassins du Scorff et du Blavet. La directive cadre eau, avec laquelle tous les échelons inférieurs doivent être compatibles, demande une bonne qualité des masses d'eau en 2015. Ce ne sera pas possible pour certaines masses d'eau et l'échéance sur ces dernières a donc été repoussée de plusieurs années.

Environ soixante-dix industriels sont raccordés au réseau et comptent pour environ 20% de la consommation. Douze sont indépendants et possèdent leurs propres forages. L'un d'entre eux, une entreprise agro-alimentaire, compte à lui seul pour 40% des prélèvements indépendants et 40% des prélèvements de sa commune depuis 2004. On peut réaliser un forage à moins de dix mètres en faisant une simple déclaration en mairie. Au-delà, on dépend du code minier et il faut autorisation, puisqu'on prélève dans la ressource commune.

Il y a une zone de protection autour des points de captage. Elle est composée de trois périmètres : immédiat, rapproché ou éloigné, chacun accompagné d'un règlement. Définir un périmètre éloigné est facultatif. Ces mesures sont établies en fonction du débit du point de captage. Pour changer le débit d'un point de captage, il faut refaire une procédure de déclaration d'utilité publique, ce qui dure au minimum deux ans et coûte entre vingt mille et quarante mille euros. L'agglomération de Lorient a déjà mis en place des périmètres de protection autour des forages qui ne sont pas encore équipés. Les usines sont actuellement au maximum de leur production d'eau potable. De plus, l'étiage des rivières doit être géré et il existe des restrictions. Des ruissellements suffisants doivent subsister afin qu'elles ne s'assèchent pas. Cela signifie que même si la possibilité de prélèvement est très grande, on ne peut pas prélever le volume que l'on veut à l'heure que l'on veut.

Les réseaux des communes sont connectés entre eux et en période estivale la redistribution entre communes se fait sans convention, par coup de téléphone. L'été, le territoire accueille une population plus importante, il y a plus de sollicitations entre voisins, mais il y a moins de ressource.

Trente-cinq stations rejettent 90% des eaux en surface. Les méthodes utilisées sont le lagunage et les boues activées. Pour estimer la capacité des stations, on utilise la notion d'équivalent-habitant. On considère qu'il faut soixante grammes d'oxygène par jour et par habitant pour traiter les eaux usées. Les stations doivent répondre à deux charges. La charge organique, c’est-à-dire la quantité de polluants à traiter, et la charge hydraulique, c'est-à-dire le volume d'eau à gérer. L'étude estime que les capacités des stations en Pays de Lorient sont respectivement satisfaisantes à 88% et à 63%.

Toutefois, dans les petites stations, un seul bilan est effectué chaque année. Certains problèmes dont on sait qu'ils surviennent périodiquement ne sont pas quantifiés. A Nostang, la charge organique était augmentée par des lentilles d'eau. Des canards ont été introduits pour manger ces lentilles, mais comme leurs ailes n'avaient pas été coupées, ils sont partis. Sur le port de pêche, de l'eau de mer est utilisée pour le lavage et il faudrait créer une station dédiée afin de décharger les stations actuelles du sel.

Quatre industriels sont indépendants pour le traitement de leurs eaux usées. Selon à qui on s'adresse, il y en aurait entre trente-cinq et cinquante-six raccordés. Il fut très difficile d'obtenir des chiffres, surtout des chiffres cohérents. Récupérer ces données sous diverses formes (par téléphone, par tableur, par scan...) et les rassembler sous une forme exploitable a constitué la partie la plus fastidieuse du travail.

L'équipe reçoit très bien l'étude. C'était un domaine inconnu aussi bien à AudéLor que dans les structures qui l'entourent et ce travail n'aurait pu être fait par d'autres. Les résultats de l'étude seront intégrés à l'évaluation environnementale du nouveau SCoT.

Mercredi 28

9:30 13:30Rédaction du rapport

14:00 15:30Passation de dossier d'AudéLor à l'agglomération

L'agglomération souhaite se saisir du dossier sur l'extension de la zone industrielle de Kerpont, sur laquelle AudéLor a réalisé une étude en 2012. La commune de Caudan avait vu son PLU recevoir un avis défavorable du préfet du Morbihan car elle prévoyait le développement des deux secteurs Est de Kerpont, sans faire mention de celui des deux secteurs Ouest. Cela allait à l'encontre du principe de continuité urbaine imposé par la loi littoral sur la commune, puisque Caudan est situé juste à l'Ouest de ces quatre secteurs. Depuis, le PLU a été révisé et approuvé en considérant que la continuité se fait le long de la voie rapide. L'agglomération souhaite faire passer Kerpont en zone d'intérêt communautaire.

La zone est desservie par un échangeur qui pose des problèmes de circulation. Elle est située sur une colline et son périmètre est rendu irrégulier par le terrain et par des espaces boisés classés. De plus, le SCoT actuel exige le passage d'une coulée verte entre Caudan et Hennebont. Elle est constituée de quatre secteurs qui ne pourront pas être développés en même temps. D'autres parcelles doivent d'ailleurs encore y être intégrées. Il y aura donc une révision de PLU à faire. Deux solutions : la réserve foncière ou la ZAC. La seconde est peu utilisée en Pays de Lorient et constituerait un exercice intéressant. La ZAD, qui permet le gel des prix du foncier pour échapper à la spéculation, aurait aussi pu être intéressante mais ce genre d'opérations se prépare trente ans à l'avance. Au final, on aura surement recours à deux ZAC afin de séparer le développement en deux phases.

La délibération de l'agglomération doit avoir lieu tout bientôt et il impossible de modifier le périmètre maintenant. Ces quatre secteurs seront alors approuvés pour être passés en zones d'intérêt communautaire. Il faut envoyer une notification aux propriétaires afin qu'ils ne l'apprennent pas par la presse, même si c'est un peu tard. Reste la question du portage foncier. L'EPF n'acceptera de porter qu'une partie des parcelles. Il faudra se tourner vers la SAFER, qui est davantage "au contact". L'agglomération souhaiterait éviter d'avoir recours à des expropriations par la procédure de déclaration d'utilité publique, qui est une mesure un peu extrême par sa brutalité et sa difficulté de mise en place.

Le point sensible de cette zone n'est pas la controverse mais le paysage. Il est très moche, alors même qu'il constitue une entrée de ville de Lorient. De nombreux habitants des alentours ont une mauvaise image de Lorient car ils passent devant Kerpont sans aller jusqu'au centre-ville. Il faudra faire appel à un paysagiste doué.

L'Association de Kerpont, qui réunit quatre-cent-cinquante industriels, est satisfaite du diagnostic, et attendent depuis deux ans la suite des évènements. La zone de Kerpont est tout-à-fait stratégique et de nombreuses personnes voudront suivre l'affaire, notamment au pôle économique d'AudéLor. Actuellement, de nombreux commerciaux cherchent à s'installer dans les deux secteurs Est, car la voie rapide présente une belle opportunité de faire vitrine. Ceci va à l'encontre de la Charte Commerciale mais des concessionnaires auto ou camion n'hésitent pas à se déclarer artisans au prétexte qu'ils possèdent un atelier de réparation.

Le principal obstacle est le temps de la maîtrise foncière. Il y a dix ans, on pensait ne jamais être à court de terrains industriels. Du coup, il n'y a pas eu de politique de réserves foncières. La phase d'acquisition doit donc être précipitée avant la phase opérationnelle. Mais les propriétaires sont peu nombreux, sensibilisés, et devraient coopérer.

15:30 16:45Sortie

Prise de photos sur le port.

16:45 17:30Rédaction du rapport

Interception d'une conversation téléphonique agitée. Certains chez AudéLor n'apprécient pas les méthodes de l'agglomération. En abusant de son pouvoir de missionner l'agence et de convoquer ses employés, elle ferait perdre du temps à tout le monde.

18:00 20:15Première réunion plénière pour le nouveau SCoT

Le vice-président est malade et remplacé au pied levé par une autre élue. Environ soixante-dix personnes présentes sur cent-deux.

Rappels sur l'importance du SCoT et sur la composition du syndicat mixte. Beaucoup de nouveaux élus dans la salle, y compris des jeunes, qui n'ont jamais participé à un SCoT auparavant. Il y a une personne par commune jusqu'à dix mille habitants, puis une personne supplémentaire par tranche de vingt mille habitants.

La responsable de l'antenne locale de la DDTM présente le Porter à Connaissance, dont un exemplaire papier a été transmis à tous les membres du syndicat et qui est communicable à toute personne.

Rappels sur le contexte
Le SCoT est un exercice difficile, a fortiori s'il est fait après les PLU. L'ancien SCoT anticipait sur certaines problématiques. On a peu de recul juridique sur la distinction prise en compte / compatibilité. En revanche, la loi littoral bénéficie d'une jurisprudence très riche (c'est la plus ancienne : 1986). Certains de ses principes sont étendus à tout le territoire par la loi ALUR (2014). L'article L121.1 du Code de l'Urbanisme concerne aussi le SCoT : gestion économe de l'espace, densité et mixité, respect de l'environnement.

Tant que le SCoT est en révision, les communes ne peuvent plus consommer d'espace, sauf avis du syndicat et d'une commission spéciale. A ce propos, la CDCEA est renommée CDPENAF. On peut s'éloigner des principes fondamentaux au nom de l'équilibre territorial (EPR, STECAL...). Des lois sont en attente, notamment sur le patrimoine.

Le SCoT doit respecter entre autres le SDAGE Loire-Bretagne, quelques SAGE, doit être établi en cohérence avec les SCoT voisins, et doit prendre en compte les SRCE et SRCAE. Les périmètres de protection comme les zones NATURA2000 sont des contraintes mais sont aussi synonymes d'opportunité. Une fois le SCoT approuvé, les communes auront un an pour modifier leur PLU ou trois ans pour le réviser.

Présentation des volets du SCoT
Angle d'approche recommandé par la DDTM : le paysage. Les réflexions sur la trame verte sont tout aussi bénéfiques dans les communes rurales qu'en ville.

Il faut profiter du SCoT pour y placer les enjeux intercommunaux et ainsi pouvoir imposer des mesures. Quelques autres conseils : construire un habitat de qualité, protéger l'agriculture et la forêt, favoriser le commerce et l'artisanat de proximité, s'engager derrière le SDTAN sur le numérique.

L'écriture du SCoT n'est pas neutre. Il faut trouver un compromis entre souplesse et exhaustivité.

Synthèse des réactions

  • Accablement! Prise à parti de l'audience. "L'Enfer est pavé de bonnes intentions." L'objectif du Pays de Lorient, c'est l'économie et l'emploi. Il vaut mieux implanter des activités que laisser des friches. L'économie d'espace est une idée reçue. Les ports ont besoin du littoral et les espaces agricoles ont besoin de l'hinterland. C'est naturel et logique. On va tuer le dynamisme. Il faut construire et favoriser l'agriculture intensive.
  • Il faut une stabilité juridique. Il est dramatique de remettre en cause le SCoT tous les six ans. Opposition aux services de l'Etat qui peinent à comprendre les lois mises place.
  • Comment peut-on mettre en opposition environnement et développement économique? Les lois successives ont été contraignantes, énervantes, mais aujourd'hui on a fait beaucoup de progrès.
  • Le projet de cadre de vie est séduisant mais dans la réalité les contraintes sont très nombreuses. Les documents sont paradoxaux. Ils empêchent de réagir vite. Les décisions prennent cinq ans, après quoi on ne peut plus revenir en arrière. L'Etat doit faire confiance aux élus pour prendre rapidement les bonnes décisions.
  • (Réponse) Ce sont les élus qui font les lois, pas l'Etat. Il est difficile de porter des lois que l'on n'a pas votées (ou même écrites). Aujourd'hui les lois sont plus transversales. Cela rend l'exercice d'aménagement plus difficile mais aussi plus intéressant. Il existe des procédures pour mettre en place rapidement certaines mesures (comme les PIG). Mais il faut être prudent car on utilise l'argent public pour les financer et le succès du projet doit être sûr. De plus, c'est l'un des intérêts du SCoT que de mettre à plat les difficultés.
  • Inquiétudes des élus communaux. Effet millefeuille, manque de personnel, procédures en cours, besoin de développement, temps...
  • (Réponse) On constate les problèmes ensemble. Il faut s'entraider. SCoT signifie à la fois contrainte et cohérence. De nombreuses aides sont disponibles (AudéLor, agglomération...). La procédure du SCoT ne signifie pas huit ans de "réunionite". On vise l'approbation d'ici deux ans. Les projets actuels ne sont pas bloqués par le SCoT tant qu'il n'est pas arrêté. Le PADD est la pièce principale, le projet politique. Le DOO est opposable mais peut être modifié. Un vote aura lieu le 27 mars concernant un éventuel PLUi. La minorité bloquante est susceptible d'être atteinte.

Présentation du calendrier
AudéLor assurera l'animation des séances de travail sur ces deux ans à venir. Présentation des commissions de travail et des thématiques. Présentation de la méthodologie Métaplan. Les membres des commissions feront donc leur diagnostic, qu'AudéLor viendra avec ses données confirmer ou infirmer. Ainsi les enjeux seront naturellement classés par ordre d'importance. Concertation avec la population et les personnes publiques associées tout au long du processus. Fin de la réunion.

Bilan
L'exercice du SCoT semble difficile pour les élus qui ont d'autres soucis. Chacun a réagi en présentant les problèmes communaux auxquels il faisait face (quitte à déformer la réalité). Comme l'a dit un élu, "Nous sommes tous dans notre propre rôle." L'atout constitué par AudéLor a été souligné à plusieurs reprises ("Vous avez de la chance!"). Un bon optimisme de la part du conseil syndical. Le défi sera donc d'obtenir un bon taux de participation aux ateliers.

Jeudi 29

10:00 12:00Bilan

Retour sur ce stage, sur ce que j'ai appris... Je dois améliorer mes compétences relationnelles publiques. C'est le professionnalisme qui rend légitime l'avis du technicien. Ce dernier a un rôle de pédagogue. Parfois les élus ne veulent pas entendre, et feront tout pour éviter de rouvrir le débat. Le SCoT donne la possibilité aux localités de faire remonter leurs problèmes et de réfléchir ensemble. Toutefois, il existe trois réactions possibles pour les élus : participation enthousiaste (cas rare), présence sans participer (le plus fréquent), désertion. Ainsi, et malheureusement, ce sont parfois les techniciens qui font le SCoT tout seuls. C'est pour cela qu'AudéLor utilise la méthode métaplan. Mais la participation n'est pas garantie pour autant.

12:45 14:30Rédaction

Rédaction d'un compte rendu de la réunion du syndicat mixte du SCoT de la veille afin d'évaluer ma capacité de rendu.

14:30 17:00Relecture

Relecture du rapport de stage. La version web doit être entièrement remaniée. Certains points doivent êtres corrigés. Interception d'une conversation téléphonique : déjà soixante personnes ont répondu présent pour la réinstauration du comité de développement du Pays de Lorient.

Album photographique

Port de loisir

L'ancien port de commerce de Lorient a été converti. Les pierres sont les même qu'à l'époque.

Navires en fin de vie

Les anciens bateaux sont démantelés en face, côté Locmiquélic.

Port de commerce

L'activité portuaire restreint l'accès au littoral. De grandes sections sont bétonnées pour pouvoir accueillir les vraquiers. A terre, de grandes surfaces doivent être laissées libres.

Le bâti sur le port de pêche

Composé de vieux hangars partiellement rénovés, le tissu urbain sur le port a toujours subit des petites transformations successives. Les manières invraisemblables qu'ils ont de s'imbriquer semblent résulter d'un hasard opérant sur le temps long.

Le bloc K2

Véritable relique, la base des sous-marins avec son plafond de béton armé épais de trois mètres a resisté aux bombes de la RAF. Sa destruction n'est pas envisagée, moins pour des raisons patrimoniales que financières. Les blocs K2 (ci-dessus) et K1 accueillent aujourd'hui des entreprises, donc un port à sec automatisé. Toutefois, même si la structure est solide, les bâtiments présentent une usure importante et entraînent de gros frais d'entretien et de maintenance.

Pôle course

La course au large et l'attractivité qui en émane sont l'occasion pour Lorient de rénover une partie de sa zone portuaire. Ces bâtiments flambants neufs sont situés juste à côté des bunkers. Le contraste est saississant jusque dans l'aspect de la voirie.

Siège de l'agglomération

Le nouveau siège de l'agglomération, dans le quartier du péristyle, a été ouvert à l'été 2014. Il a fait l'objet de nombreuses controverses, le péristyle étant un quartier historiquement important, bien que jusqu'ici réservé à la marine nationale. L'auditorium de 192 places est situé au sous-sol.

Grand bassin du port de pêche

Le grand bassin permet aux bateaux de manoeuvrer et d'accéder au slipway.

Anneau de réparation navale

C'est un point névralgique de l'activité économique du port. La réparation navale constitue un secteur d'emploi important, directement ou non. Il s'agit de l'un des deux dom-bunker sur la gauche. De face, il a une forme d'ogive.

Port de commerce et île Saint-Michel

Le déchargement des vraquiers dure plusieurs jours ou plusieurs semaines. Un service de transport en commun est assuré sur la rade grâce à une navette électrique.

Glossaire, acronymes et jargon

ADEME

Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.

AMAP

Association pour le maintien d'une agriculture paysanne. Il en existe un grand nombre. Elles permettent à des consommateurs et à un producteur de s'associer. Les consommateurs achètent à l'avance une partie de la production, en l'échange de quoi le producteur répond à certaines attentes.

ARN

Anneau de réparation navale.

BSM

Base des sous-marins.

CCIM

Chambre de Commerce et d'Industrie du Morbihan.

Copil

Comité de pilotage. Groupe de personnes veillant au déroulement d'un projet.

Cospi

En aménagement, les entreprises ne peuvent pas faire partie du comité de pilotage. Il existe donc un comité stratégique de pilotage, ou cospi, qui permet d'associer des acteurs privés.

DPM

Domaine public maritime. La région en est le propriétaire.

GIZC

Gestion intégrée des zones côtières. Vise à inclure la mer dans la réflexion en aménagement. La totalité des Pays bretons en sont dotés. L'Etat souhaite actuellement renforcer la loi en s'inspirant de ces solutions.

GFA

Groupement foncier agricole. Permet à un lot de terres d'être porté par un groupe de personnes physiques qui en partagent les bénéfices selon la part qu'elles ont investi. Outil indispensable aux exploitations familiales qui peuvent ainsi transmettre leur patrimoine en évitant son émiettement.

GPECT

Gestion prévisionnelle des emplois, des compétences et des formations territoriales. Dérivé de la GPEC des entreprises.

ISPS

Depuis 2004, tous les navires et tous les ports doivent posséder un plan de sécurité. Lors de l'accostage, ils conviennent des devoirs de chacun quant à la sûreté et des procédures en cas de menace. Le plan doit être validé par une autorité.

Label Art et Histoire

Le label Villes et Pays d'Art et d'Histoire est distribué depuis 1985 par le Ministère de la Culture et de la Communication aux communes ou pays de France qui mettent en valeur leur patrimoine.

Métaplan

Méthode de travail en groupe qui consiste à rassembler des idées émergeant de manière désordonnée au sein d'un plan structuré permettant de bien définir les enjeux et les possibilités.

PILOT

Programme d'initiative locale pour l'organisation territoriale. Cet outil prépare avec une avance de cinq ans la transmission des exploitations de professionnels à de jeunes agriculteurs lors de leur départ à la retraite.

SAFER

Société d'aménagement foncier et d'établissement rural. Ce sont des organismes presque toujours privés mais dotés d'une mission d'intérêt général. Elles ont pour objet de veiller à la structure foncière des terres agricoles. Elles ont droit de préemption. Aujourd'hui, leurs missions sont nombreuses car elles sont l'outil opérationnel foncier principal des politiques publiques locales.

SEM

Société d'économie mixte, dont le capital est détenu en partie (entre 50% et 85%) par une personne publique et du reste par (au moins) une personne privée (éventuellement une autre SEM).

ZAC

La zone d'aménagement concerté permet à l'autorité possédant la compétence urbanisme de réaliser ou de faire réaliser des équipements (logements, activités, infrastructures...).

Sources et bibliographie

Ouvrages sur le littoral

La compagnie des Indes2013

Sous la direction de René Estienne

Gallimard / Ministère de la Défense

Les marées vertes en Bretagne2011

Région Bretagne

Port Cities 13:28 GMT2008

Association Internationale Villes et Ports

Art naval de la rade et d'ailleurs2008

CCSTI Maritime de Lorient / Maison de la Mer

Ouvrages sur l'urbanisme

Villes inventives, palmarès des jeunes urbanistes2012

Parenthèses / Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement

L'année du Paysage en France2014

Fédération Française du Paysage

L'atelier des Batignolles2014

Frédérique de Gravelaine

Mairie de Paris

Ecoquartiers : Invitation à la biodiversité2012

Caisse des Dépôts / Ministère de l'Environnement

Des villes durables pour une petite planète2000

Richard Rogers

Le Moniteur (version française, 2008)

Les Carnets du Paysage n°25 : Nourritures2013

Ecole Nationale Supérieure du Paysage

Le projet au service du territoire2009

L'atelier du Club Projet Urbain & Paysage

FNAU

Amiens : réécrire le dialogue ville-fleuve2011

Club Projet Urbain & Paysage

FNAU

Bien habiter la ville2010

Sous la direction d'Ariella Masboungi

Le Moniteur

Artisans des territoires de demain, palmarès des jeunes urbanistes 2007

Parenthèses / Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire

Un urbanisme des modes de vie2004

Ariella Masboungi / Alain Bourdin

Le Moniteur

Métamorphoses de l'ordinaire, Grand Prix de l'Urbanisme2013

Paola Viganò

Parenthèses

L'appétit du futur2005

Jacques de Courson

Editions Charles Léopold Mayer

Annexes

10 ans de Lorient en Chiffres2011

Fascicule présentant l'évolution du Pays de Lorient ces dix dernières années.

Annuaire du Conseil de Développement du Pays de Lorient2013

Les membres des trois collèges en 2013. AudéLor assure l'animation.

Axes prioritaires pour le Pays de Lorient sur la période 2014-2020

Note publiée à l'issue du travail effectué en 2013 sur les trois axes de réflexion  : le mode d'occupation du territoire, l'économie verte et l'innovation sociale. Ces éléments seront développés dans le nouveau SCoT.

"Quelle place pour le Pays de Lorient en Bretagne?"février 2013

Avis du groupe de travail.

"L'innovation sociale pour le développement du Pays de Lorient"septembre 2013

Avis du groupe de travail.

"L'économie verte dans le Pays de Lorient"octobre 2013

Avis du groupe de travail.

Barographe n°20juillet 2013

Barographe n°22juin 2014

Rapport d'activité de Lorient Agglomération2013

Notes de conclusion

J'ai profité de ce mois dédié au stage pour faire un voyage et je ne le regrette pas. Arriver sur un territoire dont on ne connaît rien et le découvrir, même superficiellement, m'a semblé très intéressant.

Concernant le champ professionnel avec lequel j'ai pu me familiariser, j'ai surtout été surpris de voir que le débat public ne donnait pas lieu à une prise de décision publique. Le gros du travail de concertation est un travail d'information. Chacun lit ce qui l'intéresse (ou ne lit pas) et vérifie que les intérêts qu'il défend ne sont pas menacés. Au-delà de ce mécanisme, la plupart des décisions sont prises ailleurs, par d'autres. Parfois entre experts qui tombent naturellement d'accord. Au cours du stage, je n'ai recontré personne qui semblait avoir une vision (et un rôle) dépassant une échelle donnée. Chaque acteur du processus décisionnel de fabrique du territoire ne peut travailler qu'à son niveau. Si l'addition des réflexions mène bien à un territoire cohérent, il mène surtout à un territoire plein de compromis.

Sans remettre en cause les fondements de la démocratie, il serait intéressant à mon avis de pouvoir travailler sur le territoire sans apriori d'échelle. C'est en tout cas une opportunité qu'offrent les formations pluri-disciplinaires suivies par les futurs aménageurs, urbanistes... C'est une qualité inhérente à la matière géographique.

L'entité qui semble avoir le plus de possibilités (et de pouvoir) de ce point de vue est la direction de l'urbanisme opérationnel, à l'agglomération. Pour autant, leur rôle n'est pas de dessiner mais plutôt d'organiser. Ils doivent souvent faire appel à des bureaux d'architectes. Est-ce dans ces studios que l'on dessine la ville?

Si le territoire, grâce aux processus participatifs et pour peu que le bon sens prévale, peut s'auto-administrer, alors il reste à l'aménageur exactement ce qui constitue la mission d'AudéLor: informer, animer... et décider lorsque la participation habitante n'est pas à la hauteur des espérances? Ainsi, concernant mes études, il me semble urgent de m'orienter vers un master proposant une approche holistique et surtout créative. L'urbanisme semble donc toujours correspondre à mes intérêts, mais c'est sans doute sur ce dernier critère que la troisième année de licence pèche à l'IUG.