Title:       "St-Dié : retour sur l'exercice"  
Author:      Logan Lehmann  
Web:         http://n49o7.ovh
Version:     3  
Date:        10 janvier 2018  

St-Dié : retour sur l'exercice

Dans cette note réflexive, j'essaie d'avoir un regard plus posé sur le contenu et le produit de cet exercice de terrain et de son contexte. Cette note a été écrite après la mise au propre du journal et pendant le travail de groupe post-terrain. Même si des idées se rejoignent, il est plus pratique de compartimenter ce retour en fonction des objets sur lesquels la réflexion s'est portée, indépendament des objets que celle-ci fait intervenir.

Sur le journal

L'exercice du carnet de bord a été central dans mon approche du terrain. Avoir ce niveau de recul m'a permis de garder un fil rouge et aussi de m'observer moi-même. Il m'a également servi pour les autres exercices, lorsque la mémoire me faisait défaut. Parfois je ne me souvenais plus à quelle conférence j'avais assisté la veille. D'autres fois je me souvenais de quelque chose que quelqu'un avait dit, mais ne savais plus où. C'est encore plus vrai après quelques semaines. Au final, c'est plutôt un journal qu'un carnet de bord. Le récit est continu du début à la fin, avec des appartés pour les conférences.

Pour la rédaction, j'ai pris des notes au fur et à mesure des réflexions que je me faisais et je les ai rédigées une fois rentré. Il n'y a pas eu de méthode posée en amont. Il n'y a pas de relevés horaires ou sytématiques d'éléments. Ma seule intention a priori était de fournir un compte-rendu romancé. Le récit fait donc écho à ma conversation intérieure durant le terrain, qui a porté tour-à-tour sur des éléments internes et externes au terrain (le lieu et le moment), à ma personne et à mon activité.

terrain personne activité
interne le FIG humeur, pensées, réactions réflexion, écriture
externe les consignes les autres, leurs attitudes flânerie, rêverie

Une manière de classer les objets considérés par mon regard durant le terrain.

J'ai pris des notes sur mon téléphone, sur une application que je peux aussi consulter sur mon ordinateur (Simplenote). Lorsque ce n'était pas possible, j'ai utilisé le bloc-notes format A6 que j'avais acheté exprès. C'était le cas au cinéma, où j'ai noté mes remarques dans le noir. Mon écriture n'était pas plus difficilement lisible que d'habitude, ce qui dit quelque chose sur la mémoire des muscles. C'était aussi le cas pour les entretiens. Pour ceux des intervenants, j'avais les mains prises. Je me suis remémoré les évènements et mon ressenti a posteriori. Pour ceux des commerçants, la prise de note par smartphone était beaucoup trop lente. J'ai à nouveau utilisé mon bloc-notes. Cette fois j'ai regardé en même temps que j'écrivais, et j'ai eu beaucoup plus de mal à me relire, ce qui dit à nouveau quelque chose. En écrivant sur le téléphone, je me suis demandé si le mouvement de la main était important pour l'exercice. J'ai compensé en faisant quelques dessins, exercant mon oeil par la même occasion.

J'ai relu mes notes tous les soirs pour les augmenter de quelques remarques. J'ai parfois mis des choses entre crochets pour désigner des idées en forme de bloc. Par exemple, [orientalisme] me signale d'insérer une phrase à propos du livre sur l'orientalisme que j'ai trouvé et de ce que j'en ai fait. Ça ne marche pas toujours. Par exemple, entre la conférence sur Fluide Glacial et le repas de midi, j'ai mis [dispositifs, participants 2 cotés]. Impossible de me souvenir à quoi ça correspond. J'ai eu également beaucoup de mal à replacer certains évènements dans le temps, malgré une prise de notes dans l'ordre chronologique. La prochaine fois, il faudra que je sois plus méthodique, avec au moins le lieu et l'heure. Le smartphone peut proposer ici des solutions pratiques (photo, gps) mais pas exclusives (une carte convient aussi bien).

Avec un recul de quelques semaines, je trouve que mon journal n'a pas un ton très positif. Ma posture lors de ce terrain était assez défensive. On peut déceler pas mal d'angoisse sous la surface et une attitude critique face à un champ disciplinaire aux contours décidément flous. Les jugements de valeur sur le FIG et sur la géographie sont nombreux car c'est aussi une manière facile de se narcissiser. Le journal m'a permis de me comprendre face à cette expérience de terrain, mais je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais mon propre terrain. Pour la restitution, j'ai essayé de fournir un journal personnel et politique en faisant des choix conscients.

Sur les travaux en groupe à St-Dié

Le journal était pour moi une manière personnelle d'aborder le terrain; le travail en groupe m'a permis de l'aborder comme un enquêteur. Le thème de mon groupe (marqueurs visuels) n'a pas mobilisé un grand arsenal de techniques. Nous nous sommes contentés de la photo initialement. Nous avons ajouté une dimension spatiale à la demande des professeures, et nous avons ajouté des entretiens avec les commerçants.

Au final, nous n'avons pas eu l'occasion de nous poser de grandes questions épistémologiques, mais nous avons tout de même effectué des relevés, des questionnaires et des entretiens. Une pratique mixte d'exercices courants. J'ai pu prendre conscience des exigences du terrain, notamment concernant la préparation en amont. Auparavant le "terrain" m'évoquait une direction générale vers laquelle me tourner, un espace sur lequel me placer pour observer. Je sais aujourd'hui qu'il s'agit de faire des choix importants en fonction des objectifs de recherche. Au moins sur les outils. Concernant le positionnement, il est trop tôt pour moi pour vraiment saisir de quoi il s'agit. Je crois qu'il faut avoir un peu plus expérimenté. L'exercice de note réflexive (celui-ci) peut déjà y constituer une introduction.

Il faut également savoir ce qui ce faisait avant pour comprendre la pertinence de ce qui se fait aujourd'hui. Sans cette profondeur historique, la méthode apparaît comme une bête évidence, un non-choix. À ce titre, je pense qu'il était non seulement utile mais nécessaire de fournir quelques lectures aux étudiants. Face à une littérature toujours plus riche et actualisée, il est difficile de savoir quoi lire à quel moment. Bien entendu, cela fait partie des compétences du chercheur.

Collectivement, notre travail sur le festival est doté d'une charge politique conséquente. Les critiques à l'égard de cette manifestation ont été nombreuses. J'ignore comment la mairie de St-Dié va recevoir ces remarques qui étaient tout de même constructives. Les opportunités sont nombreuses pour faire intervenir des personnes en formation en gestion territoriale, économie, évènementiel, scénographie... qui sauront apporter de la nouveauté.

Sur le FIG

Comme souligné lors de la réunion avec Patrick Schmitt, le FIG ne tient que par la bonne volonté des participants. Des rares discussions que j'ai pu avoir, je retiens un certain ras-le-bol des commerçants et une absence de synergie entre les thèmes et entre les salons.

Plusieurs commerçants de la rue Thiers ont arrêté de décorer leurs vitrines. Selon le joailler, le FIG a toujours été un évènement pour les retraités et les enseignants, pas pour les commerçants. Le lien entre les salons n'est pas évident, même si je serai bien le dernier à me plaindre de la présence d'un salon de la gastronomie. Peut-être que dans dix ans, la géographie ne pourra pas s'envisager sans la BD (le dessin) et la gastronomie (culture des sens). Alors le FIG pourra se vanter d'avoir été à l'avant-garde. Tout de même, le fait que le cabinet du Maire ignore si l'évènement est rentable est inquiétant. Après tant d'années, il est anormal pour le territoire de devoir organiser cet évènement "à perte" (même si le schéma économique est complexe). Les récentes annonces et le débat qui a suivi sur Géotamtam font prendre conscience que les non-dits étaient et sont encore nombreux.

Comme pour Géocinéma, le problème de l'entre-soi a été évoqué. Je ne pense pas que ce soit justifié, car cela voudrait dire que seuls des professeurs de géographie ont assisté aux conférences. Je n'ai pas eu cette impression. Une récolte de données à ce sujet nous en apprendrait plus. Peut-être que la géographie vit mal sa transversalité, ou n'a pas su évoluer assez rapidement. La main-mise de la discipline sur l'espace terrestre et social et son analyse l'emporte vers des horizons certes intéressants mais toujours plus larges. La pratique de la géographie est-elle vraiment l'apanage des géographes "de souche"? Non.

Depuis que nous sommes rentrés, la mairie a renvoyé le conseil scientifique du festival, créant une atmosphère houleuse. Je n'en ai pas suivi tous les développements, mais j'avais interprété ce geste comme un signal de ras-le-bol de la part de la municipalité pour laquelle la tenue des conférences n'apporte presque rien sur le plan économique -- d'où la greffe d'un festival de la gastronomie.

Sur place, on a parlé de l'émancipation de la géomatique. Le mécanisme par lequel elle "s'échappe" est opportuniste. Cette branche a trouvé une viabilité commerciale en adoptant une posture de prestataire de conseils et de solutions. La géomatique n'a pas fugué. Dans les organisations publiques et parapubliques, les géomaticiens sont embauchés pour aider les géographes à manipuler des outils. Le contentieux entre les deux filières sur la légitimité semble finalement concerner surtout la sémiologie cartographique. L'essor de la géomatique représente la possibilité du déversement dans un contexte commercial du savoir universitaire par sa transformation en expertise (une forme d'innovation). Il n'y a pas de raison de penser que ce mécanisme ne puisse concerner que les solutions techniques. En revanche, il n'y a peut-être pas encore assez de demande pour des individus détenteurs d'une expertise double.

Sur les entretiens

J'ai bien aimé cet exercice. Moi qui par le passé entrais difficilement dans le dialogue, j'ai trouvé à la fois utile et agréable d'apprendre à créer et mener une conversation utile tout en gardant un recul. Il s'agit encore d'un travail de débutant, bien sûr. Nous n'avons pas pu réaliser l'entretien avec Jean-Michel Bertrand mais lorsque nous l'avons croisé nous en avons quand même appris sur lui (personnalité, projection) et sur l'organisation du festival (son point de vue d'intervenant non-universitaire). Les entretiens avec Laine Chanteloup et Isabelle Autissier (grâce à Béatrice Collignon et Mme Ferrara à la mairie) se sont bien déroulés, mais nous aurions peut-être pu en tirer un peu plus.

Sur l'après-terrain

Le travail qui a suivi le terrain a été difficile pour plusieurs raisons. Nous avons formulé un sujet suggéré par les consignes et dans lequel nous retrouvions nos parcours. Je songeais alors à faire un inventaire aussi complet que possible des marqueurs visuels et pourquoi pas de tous les mettre sur une matrice, puis de les commenter. En vérité, nous n'avions pas établi de grille d'observation solide. Nous sommes arrivés sur le terrain "en touristes". Nous avons inconsciemment fait une sélection lorsque nous avons choisi quoi prendre en photo. Nous avons pris tout ce qui semblait sortir de l'ordinaire (par rapport à une représentation déjà acquise), et en même temps nous nous sommes projetés vers un résultat attendu (une représentation du travail fini). Le terrain correspondait à ce que nous avions prévu, ce qui est symptomatique. Nous avons vu ce que nous nous attendions à voir. Ceci a paralysé le mécanisme de réflexion sur l'objet et sur le sujet.

Une fois rentrés, nous avions une série d'images géoréférencées, une autre série plus grande d'images non géoréférencées, et quelques questionnaires. J'ai essayé de revenir à l'idée d'un inventaire systématique, avec un tableau de données contenant un marqueur visuel par ligne. La tâche de remplir ce tableau de données a été repoussée au maximum. Nous avons beaucoup bataillé, avec deux problématiques mal construites. Nous avons essayé de rediriger notre propos à l'attention des organisateurs du FIG, car j'avais le sentiment qu'en nous adressant aux profs, on ne pourrait rien dire qu'elles ne savaient déjà. C'était encore un symptôme d'une absence de questionnement de notre part. À nos yeux, le matériau n'avait pour seule valeure que la somme de ses caractéristiques. En conséquence, nous aboutissions forcément à un inventaire. La définition d'une vraie problématique a permis de repartir du matériau. Sur ce basculement, je dirais que les enseignantes ont été très gentilles, car notre travail méritait pire.

J'ai l'impression d'avoir toujours le même rôle dans les groupes de travail. J'insiste pour créer des Google Docs, qui outre un avantage productif considérable me procurent la possibilité de surveiller le travail des autres et de contrôler la forme du rendu final. J'essaye quand même de ne pas trop peser.

Au final, notre matériau était suffisamment riche pour le poster. Nous avons donné jusqu'à la dernière goutte de créativité. Le produit final a quelques points faibles aussi bien sur le graphisme que sur le contenu, mais nous avons réussi à surmonter nos difficultés.

Sur la note réflexive

La rédaction de cette note réflexive m'a autant apporté que le terrain. Le simple fait de revenir sur son déroulement permet d'intellectualiser l'expérience sensible qui a été faite, ouvrant le champ à l'analyse. Au cours de sa rédaction, je me suis servi de la note réflexive comme d'un journal-palimpseste. Le débriefing a été long et j'ai souvent changé les dates dans le paragraphe d'introduction. Il fallait le temps de développer et faire le tour de chaque idée.

Pour le visuel inédit, j'ai tenté de réaliser une vidéo uniquement à partir de code. J'ai récupéré l'historique de notre travail sur l'un des fichiers du Google Drive partagé du groupe, en l'occurence notre fiche réflexive commune pour les entretiens avec Djemila Zeneidi. J'ai copié le texte de chaque version du 1er au 24 novembre 2016 en le placant à chaque fois dans un fichier Word. J'ai ensuite exporté ces fichiers en PDF puis converti les PDF en images sur lesquelles j'ai ajouté la date. J'ai assemblé cette séquence d'images en un diaporama vidéo dans lequel les durées entre chaque étape d'évolution du fichier sont respectées. Par exemple, il y a 7 secondes entre le 1er et le 7 novembre car le fichier n'a pas été touché durant tout ce temps. Le résultat n'est pas spectaculaire mais j'ai pu apprendre à utiliser de nouveaux outils. Je n'ai utilisé aucun logiciel de traitement d'images ou de montage vidéo; uniquement des scripts et des utilitaires en ligne de commande. Pour cette raison, il n'y a pas de diapo de titre ni d'effets de transition, ce qui donne un rendu un peu "raide". Je pense aussi qu'un défilement régulier des dates aurait rendu la chose plus intéressante à regarder. Enfin, le travail de copier-coller depuis la page d'historique du Google Doc aurait pu être automatisé. La vidéo est récupérable ici : https://goo.gl/u63SEs

Sur le voyage

Tout ne s'est peut-être pas passé comme prévu, mais il n'y a pas eu de blessés graves. Certes, le gîte n'était pas 3 étoiles, mais j'ai pu m'en accomoder. Il y a des terrains plus contraignants. Malgré la posture défensive et critique dont j'ai parlé plus haut, ce voyage m'a énormément plu. J'étais bien malheureux de rentrer chez moi et de n'avoir plus rien à faire. J'avais refusé d'intégrer une filière informatique après le bac par peur de finir coincé sur ma chaise, devant mon ordi dix heures par jour. Au final, c'est ce que je fais dans mon temps libre. J'espère trouver un emploi qui fait bouger un peu et où ne passe pas son temps à rédiger des rapports. Les pistes sont peu nombreuses pour l'instant.

Sur le Master

Les présentations comme celle de Boris Beaude sont très enrichissantes. Les étudiants doivent développer des compétences qui seront leur gagne-pain, qu'ils continuent dans la géographie ou non. Une partie de la culture à acquérir n'est pas littéraire (compétences, professionalisme) et ne peut être obtenue que via des stages. En premier semestre de M1, l'atelier sur l'Atlas remplissait parfaitement ce rôle de transmettre à la fois culture scientifique et culture opérationnelle. En premier semestre de M2, l'emploi du temps est encore moins chargé qu'une formation en alternance. Plus de temps avant le rendu ne garantit pas un travail plus complet. Il faut des itérations multiples pour expérimenter efficacement. L'atelier est un meilleur contexte que le temps libre pour développer ses compétences.

Sur moi

Ce terrain m'a permis d'étudier mon propre regard et mon comportement. J'ai pu mettre en évidence des réflexes réfractaires (par pudeur ou par peur) que chez d'autres je qualifierais pourtant volontiers de bêtise. L'épreuve est initiatique. J'ai également acquis des notions concrètes à mettre en face de certains concepts, mais ce corpus de connaissances est encore très limité. Je reste perplexe devant l'étendue du champ disciplinaire de la géographie. J'ai eu un cursus transversal et il y a sûrement des réponses à tirer de ce fait. J'arrive tout de même à endosser l'étiquette de géographe. Je suis conforté dans mon orientation vers le monde professionnel. Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais j'ai hâte de quitter le monde des évaluations.

Sur le mémoire

Le terrain à St-Dié a produit une sorte de déclic. Non seulement je suis moins intimidé par l'idée d'avoir un terrain, j'ai l'impression de voir la géographie partout. Un peu comme Neo dans Matrix, mais en moins spectaculaire. Tout en continuant à explorer mon intuition de l'année dernière et à essayer de la formuler convenablement, j'ai choisi pour cette année de m'atteler à la rédaction d'un mémoire en bonne et dûe forme. Au fond, peu importe le sujet, la méthode est la même.

Un visionnage récent

Le vent se lève, Hayao Miyazaki, 2013

The wind rises counts the story of Jiro Horikoshi, the famous aeronautical engineer, designer of the Mitsubishi A6M Zero. The movie starts after the First World War and ends after the beginning of the Second World War.

It's Hayao Miyazaki's last film as a director. It differs from his other well-known movies such as Spirited Away and Nausicaä since it is based on true events. There are no elements of fantasy outside of Jiro's dreams, but the director's familiar storytelling ingredients are all present : a young protagonist's departure from his parents' home, ingenuity and persistence in the face of hardship, a coming of age or self-realization, freedom. In The wind rises, the characters are not pushed into adventure by a supernatural force. Rather, it's the characters' inspiration that allows them to face the troubles of the real world.

One of Miyazaki's recurring themes is flight, commonly associated with freedom. In Miyazaki's previous movies, having both feet off the ground can either be the first step towards somewhere else (Porco Rosso), or proof of exceptionnal ease of mobility (Nausicaä). In Porco Rosso, Porco stays airborne to isolate himself. He only comes down to eat (at a select place), make repairs (if he has to) or lay back on a secret, hidden island.

In The wind rises, flying is not an option for Jiro because of his near-sightedness, but his dream remains intact and in fact stays with him until the very end of the movie. Like Ashitaka in Princess Mononoke, he is caught between his ideals and the real world. Gifted with great intelligence and sensitivity, he stays calm and manages to do his best to design airplanes knowing they will be used for war.

It is truly a joy to see Hayao Miyazaki's telling of a true story. Despite some necessary choices that not everyone liked (is the author pro-war or anti-nationalist?), the medium serves the story well and allows the movie to deliver its moral in a soft but impactful manner.

For me, this movie is connected to another that I saw recently, Wings. Released in 1927, Wings set the bar high for all aviation movies thanks to its realistic air combat scenes. The director "Bill" Wellman, an Air Force pilot himself during the First World War, shot it in only a few months with tremendous help from the Air Force who provided (hundreds of) pilots and airplanes. The movie is also famous for its innovative uses of the camera and daring screenplay.

Stored on nitrate film, the movie was thought lost until a copy was found in the Cinémathèque Française's archive in 1992. A remarkably well restored version was made available on BluRay in 2017. The story counts the adventures of Jack and David, two young rivals who become wingmen and fight the Germans over France. Although the tone is decidedly lighter than in The wind rises, both use the metaphor of flight to make a statement about dreams, hardships and freedom.

Références

Trouillard, Emmanuel. «Géographie animée: l'expérience de l'ailleurs dans l'œuvre de Hayao Miyazaki», Annales de géographie, vol. 695-696, no. 1, 2014, pp. 626-645., disponible sur www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2014-1-page-626.htm

"Wings (1927 film)" Wikipedia: The Free Encyclopedia. Wikimedia Foundation, en.wikipedia.org/wiki/Wings_(1927_film), consulté le 10 janvier 2018